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Vie privée : petite histoire des livres interdits par un juge

La couverture du livre de Marcela Iacub, le 21 février 2013 [Kenzo Tribouillard / AFP/Archives]

Devant le tribunal de grande instance de Paris, DSK a demandé en référé, c'est à dire en urgence, la publication d'un encart dans chacun des exemplaires de "Belle et Bête" de Marcela Iacub et, "à titre subsidiaire", l'interdiction du livre qui doit paraître mercredi. Une mesure rarissime… pour une affaire rarissime.

C'est sur le fondement du sacro-saint article 9 du Code Civil qui consacre la protection de l'intimité de la vie privée que Dominique Strauss-Kahn et ses conseils ont demandé la publication d'un encart dans chacun des exemplaires de "Belle et Bête" et, "à titre subsidiaire", l'interdiction du livre.

Depuis les années 70, la Cour de cassation la définit comme "ce que l’on cache à ses proches" et tout ce qui touche "à la vie sentimentale et sensuelle". Ce dernier point étant assez évident à démontrer en l'espèce.

 

Les livres interdits

Mais les interdictions sont rarissimes. Il y a bien eu "Le grand secret", le livre du Docteur Gubler sur la santé de François Mitterrand. En 1996, il avait été interdit quelques heures après sa mise en vente, moins de 10 jours après la mort de l'ancien président de la République. En 2004, la Cour européenne des droits de l'homme avait condamné la France pour cette censure… tout en reconnaissant une nécessaire période de deuil… Le livre avait été réédité en 2005.

Rebelote en 1997, mais sur un autre fondement. François Léotard avait obtenu contre un ancien journaliste du Canard Enchaîné qui l’avait accusé, sans le citer nommément, d’avoir commandité l’assassinat de la députée Yann Piat 122.000 euros. Le livre avait finalement été retiré de la vente.

Voilà pour les livres qui ont effectivement été retirés. Car ces dernières années, les demandes de ce genre se sont bien souvent soldées par un refus. En 2003, le chanteur de Noir Désir, Bertrand Cantat, a bien tenté d’obtenir le retrait de "Ma fille, Marie", écrit par Nadine Trintignant, dans lequel elle le traitait de "meurtrier" avant son procès. Sans succès.

 

Un encart ?

Reste la demande d’insertion d’un encart dans le livre. Ce qu'a fait DSK. Une exigence autrement plus couteuse pour les éditeurs obligés de rappeller les livres et de les réimprimer. Dans l’affaire Cantat, le tribunal n’avait pas autorisé l’interdiction mais ordonné la publication d’un encart rappelant la présomption d’innocence.

L'avocat de Stock a proposé l'insertion d'un avertissement faisant état de la position de M. Strauss-Kahn à l'égard de cet ouvrage... mais à partir du prochain tirage, qui doit être lancé mercredi. 40.000 premiers exemplaires déjà mis en place dans les librairies. Pas sûr que cela suffise à DSK.

 

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