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Beulin : "Une crise qui peut être bénéfique à la filière"

Pour la FNSEA, l'origine de la viande doit être indiquée sur les plats préparés[Pascal Guyot / AFP / Archives]

Et si le «chevalgate» était un mal pour un bien ? L’idée fait son chemin dans les allées du salon du l’Agriculture. C’est aussi ce qu’espère Xavier Beulin, président de la FNSEA qui appelle l’Etat à être «pugnace» sur l’étiquetage de la viande.

 

La crise de la viande de cheval parasite-t-elle le début du salon ?

C’est un sujet sur lequel il y a beaucoup de commentaires mais pas forcément négatifs. Il y a certes le sentiment que c’est une affaire dramatique mais les éleveurs espèrent en sortir par le haut. On se dit que ça peut être le moment ou jamais de revaloriser nos propres productions, notamment par l’étiquetage. Ce n’est pas l’euphorie mais il y a le sentiment que la sortie de crise peut être bénéfique à toute la filière.

 

Vous ne ressentez pas d’inquiétude chez les visiteurs ?

Avant le début du salon, nous avions demandé à nos adhérents de venir nombreux, pas seulement pour être présent mais pour prendre les visiteurs par la main et ouvrir la discussion avec eux. On souhaite que ce rendez-vous ne soit pas seulement une vitrine mais qu’il soit l’occasion de donner plus de transparence sur ce que nous faisons, comment nous travaillons. Cela permet à tous de comprendre que nous sommes à un stade où le prix le plus bas ne doit pas être le seul marqueur de la filière.

 

Le consommateur est, selon vous, prêt à payer un plus ?

Je pense que oui mais je fais partie de ceux qui considèrent que ce n’est pas aux consommateurs de faire tous les efforts. Nous devons regarder tout au long de la chaine, du producteur au consommateur comment améliorer l’efficacité de nos couts. Ce qui est clair, c’est que nous avons des négociations qui n’ont jamais été aussi difficile avec la grande distribution.

 

La solution passe-t-elle par la généralisation des circuits courts ?

Ce système n’est pas marginal mais aujourd’hui, 80% passe par la moyenne et la grande distribution.  Une des grandes forces de l’agriculture française, c’est sa diversité ; une diversité de terroirs, de produits mais aussi de systèmes d’exploitation. Tous les agriculteurs ne pourront pas se lancer dans les circuits courts, ce serait suicidaire d’autant que tous les consommateurs ne pourront pas avoir accès à ces filières.

L’essentiel, quel que soit le canal de distribution, c’est de remettre un peu de valeur sur la matière première agricole qui a trop servi de variable d’ajustement ces derniers temps.

 

Les discours de François Hollande et Jean-Marc Ayrault vous ont-ils rassuré ?

J’ai dis à l’un et à l’autre que nous soutenons leur démarche, en particulier sur le plan européen car c’est à cet échelon que se règlera cette affaire d’étiquetage. En dehors des viandes fraiches sur lesquels nous avons des logos (VBF pour le bœuf et VPF pour le porc) et des labels de qualité, nous n’avons jamais été autorisés, sur les produits alimentaires transformés, à indiquer l’origine du produit. La commission européenne avance le droit à la concurrence et considère qu’indiquer l’origine peut être un facteur de distorsion à la libre circulation.

 

Quand peut-on attendre une avancée ?

François Hollande a dit que cela prendra du temps, il n’a pas tort mais il faut y mettre de la pugnacité car c’est un sujet sérieux. On ne pourra pas être rigoureux au point de tout indiquer sur les étiquettes mais donner au consommateur l’origine de l’ingrédient principal d’un plat préparé me semble important. Le fait que de grandes marques soit impactées montre que le problème n’est pas simple mais cela va peut-être inciter les industriels à être eux-mêmes plus vigilants et à revoir leurs processus de fabrication.

 

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