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Les sages valident le financement des cultes en Alsace-Moselle

Une église dans un village d'Alsace. [Olivier Morin / AFP/Archives] Une église dans un village d'Alsace. [Olivier Morin / AFP/Archives]

L'Etat laïc peut continuer à rémunérer prêtres, pasteurs et rabbins en Alsace-Moselle, a estimé jeudi le Conseil constitutionnel, pour qui les pères de la Constitution ont souhaité préserver le statut spécifique de ces départements.

Saisis par une association de défense de la laïcité, qui dénonçait le principe de cette rémunération, les Sages ont considéré qu'aussi bien en 1946 qu'en 1958, les constituants n'avaient "pas entendu remettre en cause" la rémunération des ministres du culte dans les départements alsaciens du Haut-Rhin et du Bas-Rhin, ainsi qu'en Moselle.

Le Conseil constitutionnel a certes considéré que la laïcité de la France, proclamée dans l'article 1er de sa constitution, impliquait que la République "ne salarie aucun culte".

Cependant, "il ressort des travaux préparatoires" aux projets de Constitution de 1946 et de 1958 que leurs pères ne souhaitaient pas remettre en question ce type de spécificités locales, ont souligné les Sages.

"Pour reprendre l'expression employée par l'historien Emile Poulat, en prévoyant que la France est une République laïque, les constituants de 1946 et de 1958 auraient consacré une +laïcité de cohabitation+, exprimée par le maintien du concordat en Alsace et en Moselle", ajoute le Conseil constitutionnel dans un commentaire joint à sa décision.

Le régime du concordat de 1801 signé entre la France et le Saint-Siège organisait les rapports entre les différentes religions et l’Etat en France jusqu'en 1905, date de la séparation des Eglises et de l'Etat. Mais cette séparation n'était pas entrée en vigueur en Alsace et en Moselle, alors sous domination allemande.

Si le principe de laïcité inscrit dans la Constitution est "conforme à la conception française de la neutralité de l'Etat en matière religieuse", il n'a pas pour but de "remettre en cause des régimes particuliers qui demeuraient applicables sur certaines parties du territoire de la République", selon les Sages.

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