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Titan écrit à Montebourg : "Vous pouvez garder les soi-disant ouvriers"

L'usine Goodyear d'Amiens-Nord, le 7 février 2013. L'usine Goodyear d'Amiens-Nord, le 7 février 2013. [Philippe Huguen / AFP/Archives]

Le PDG de Titan international, qui a renoncé à reprendre l'usine de pneus Goodyear d'Amiens-Nord, raille "les soi-disant ouvriers" qui "ne travaillent que trois heures", dans un courrier adressé au ministre du Redressement productif, dont Les Echos publient une copie.

La lettre en anglais datée du 8 février est adressée à Arnaud Montebourg et dit répondre à un courrier du 31 janvier du ministre demandant à l'américain Titan d'entamer des discussions pour une reprise de l'usine d'Amiens menacée de fermeture.

"Goodyear a essayé pendant plus de quatre ans de sauver une partie des emplois à Amiens, qui sont parmi les mieux payés, mais les syndicats et le gouvernement français n'ont fait rien d'autre que de discuter", écrit le PDG Maurice M. Taylor, selon une traduction de l'AFP.

"J'ai visité cette usine plusieurs fois. Les salariés français touchent des salaires élevés mais ne travaillent que trois heures. Ils ont une heure pour leurs pauses et leur déjeuner, discutent pendant trois heures et travaillent trois heures", écrit encore M. Taylor au ministre.

"Je l'ai dit en face aux syndicalistes français. Ils m'ont répondu que c'était comme ça en France !", affirme-t-il, selon le fac-simile de la lettre lisible sur le site.

"Monsieur, votre lettre signale que vous voulez que Titan démarre une discussion. Vous pensez que nous sommes si stupides que ça ?", lance M. Taylor.

"Titan est celui qui a l'argent et le savoir-faire pour produire des pneus. Qu'a le syndicat fou ? Il a le gouvernement français", ironise-t-il.

"Le fermier français veut des pneus pas chers. Il se moque de savoir s'ils viennent de Chine ou d'Inde (...)". "Titan va acheter un fabricant de pneus chinois ou indien, payer moins d'un euro l'heure de salaire et exporter tous les pneus dont la France a besoin", menace-t-il.

"Vous pouvez garder les soi-disant ouvriers", se moque le PDG américain. "Titan n'est pas intéressé par l'usine d'Amiens Nord", conclut sa lettre.

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