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Comment relancer l’emploi ?

Photo d'illustration.[PHILIPPE HUGUEN / AFP]

La France n’avait pas connu une telle hécatombe depuis trois ans. En 2012, sur le marché de l’emploi, 66 800 postes ont disparu (en données corrigées des variations saisonnières, CVS), selon les chiffres de l’Insee publiés hier.

Premières victimes, les intérimaires. Ce secteur a perdu 11,5 % de ses effectifs dans l’année.

Au total, la France a dû faire face à une population active toujours en progression et a donc enregistré 258 000 chômeurs supplémentaires en 2012, soit la deuxième plus forte hausse depuis 1996. Un bilan noir qui ne fait pas dévier le gouvernement de sa ligne. Avec plusieurs mesures clés, il garde pour objectif d’inverser la courbe du chômage d’ici la fin de l’année.

 

Court terme : les contrats aidés

Les catégories les plus touchées par le chômage – les 16-25 ans et les seniors – sont au cœur des préoccupations, via deux dispositifs.

D’une part, les emplois d’avenir, lancés en novembre dernier, sont destinés aux jeunes peu ou pas qualifiés vivant dans des zones urbaines ou rurales défavorisées. L’Etat espère ­signer 100 000 emplois de ce type d’ici la fin de l’année. Jusqu’ici, 6 000 ont été signés, un chiffre qui peut paraître faible, mais le ministère du Travail parle d’«un rythme normal pour un nouveau dispositif».

Autre outil clé du gouvernement, le contrat de génération, justement adopté hier par le Parlement. Les entreprises recevront des aides pour toute embauche d’un salarié de moins de 26 ans en CDI et le maintien dans l’emploi d’un autre de plus de 57 ans. Rue de Grenelle, on assure que ces deux instruments «seront pleinement efficaces à la fin de l’année».

 

Moyen terme : plus de flexibilité

Le gouvernement s’est également attaqué à un autre chantier : la réforme du marché du travail, qui a abouti à la signature au forceps d’un accord interprofessionnel en janvier. Ce dernier va favoriser «les vrais instruments : flexibilité et chômage partiel» pour freiner l’érosion de l’emploi, estime Bernard Vivier, directeur de l’Institut supérieur du travail.

Pour contrer les fermetures d’usines qui se multiplient, François Hollande a également confirmé lundi qu’une loi sur la reprise des sites «rentables» serait inscrite dans le calendrier parlementaire.

 

Long terme : la réindustrialisation

Enfin, dernier chantier du gouvernement et non des moindres : recréer de l’emploi. Pour cela, «il faut amorcer un processus de réindustrialisation de la France», explique Bernard Gazier, enseignant à l’Université Paris 1. L’industrie française a perdu plus de 31 000 emplois en 2012.

Le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, mise notamment sur le «made in France» et sur sa Banque publique d’investissement pour redonner des couleurs au secteur.

Pour espérer stabiliser le chômage, il faudrait que l’économie crée 30 000 à 40 000 postes chaque trimestre, selon les économistes. Des prévisions dépendantes d’une croissance française retrouvée.

 

Et aussi sur Directmatin.fr : 

Chômage : année noire en 2012

 

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