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Un instituteur sur trois en grève

Manifestation contre la réforme des rythmes scolaires le 12 février 2013 à Rennes [Damien Meyer / AFP]

Ecoles fermées, défilés... Les instituteurs maintenaient la pression sur le gouvernement mardi, avec une forte mobilisation pour réclamer notamment le report à 2014 de la réforme des rythmes scolaires.

Dans un entretien à lexpress.fr, le ministre Vincent Peillon a de nouveau défendu sa réforme: s'il juge "légitimes" les "inquiétudes", il appelle enseignants, élus et parents à "se mettre en mouvement". Vincent Peillon tente de maintenir le dialogue avec les syndicats qu'il a commencé à recevoir lundi, après avoir évoqué une revalorisation des traitements des instituteurs.

Annoncé dès la campagne présidentielle par François Hollande, le retour à 4,5 jours de cours, rencontre de fortes oppositions sur sa mise en oeuvre de la part d'élus locaux et d'enseignants parfois accusés de corporatisme.

Selon le ministère, 36,17% des enseignants du primaire sont en grève. Le SNUipp-FSU, principal syndicat du primaire, en annonce près de 60%.

Manifestation d'enseignants le 12 février 2013 à Nice [Valery Hache / AFP]
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Manifestation d'enseignants le 12 février 2013 à Nice
 

A Paris, où les instituteurs sont remontés contre le maire Bertrand Delanoë (PS), 62% des enseignants ne font pas cours, a fait savoir le ministère, le SNUipp-FSU évoquant "près de 80%", quasiment autant que le 22 janvier. "Au moins 220 écoles parisiennes seront fermées, soit un tiers des écoles", selon le syndicat.

Entre 300 et 400 personnes se sont rassemblées devant la Mairie de Paris, mardi, avant un défilé vers le ministère. "On veut un vrai changement pour l'école, pas juste le ravalement de façade proposé par Vincent Peillon", a dit Jérôme Lambert, patron du SNUipp-FSU Paris. Des familles étaient présentes, tenant une pancarte proclamant : "Prenons le temps pour nos enfants. Report à 2014. Signé : les parents".

"Bricolage"

A Toulouse, pourtant déjà à la semaine de 4,5 jours, une quarantaine d'écoles étaient touchées (sur 200), totalement ou partiellement, selon le rectorat. Dans le Rhône, le SNUipp-FSU a recensé "80% de grévistes" et "300 écoles fermées sur 900". Ils sont 60% d'enseignants en grève dans le Nord. Un millier a manifesté à Marseille.

Des enfants dans la manifestation d'enseignants le 12 février 2013 à Nice [Valery Hache / AFP]
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Des enfants dans la manifestation d'enseignants le 12 février 2013 à Nice
 

C'est la cinquième fois en trois semaines que les enseignants se mobilisent, dans des mouvements d'ampleur variable et sur des motifs différents, le principal étant la réforme des rythmes.

Cinq autres fédérations minoritaires, CGT, FO, Sud, CNT et Faen, portent des revendications plus larges: abrogation du décret sur les rythmes, abandon du projet de loi sur l'école, et "amélioration des conditions de travail et de rémunération".

Des dissensions apparaissent au sein des syndicats. Le SE-Unsa, deuxième syndicat de l'éducation, n'appelle pas à la grève nationale mais indique que 25 sections locales s'associent à la mobilisation. Le Sgen-CFDT juge que la grève est "un mauvais combat" mais localement, ses membres pouvaient la suivre.

 
 

Les maires ont jusqu'au 31 mars pour dire s'ils adoptent la nouvelle semaine scolaire en 2013 ou 2014. Comme d'autres communes de droite avant elle, Perpignan a annoncé qu'elle attendrait 2014.

Enseignants, parents, élus, chronobiologistes et l'Académie des sciences reconnaissent que la semaine de quatre jours instaurée en 2008 a eu des conséquences désastreuses pour l'apprentissage, avec des journées plus longues et plus chargées que partout ailleurs dans le monde, et une année scolaire très courte.

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