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Mortalité routière : les clés du coup de frein

Des pompiers présentent une reconstitution d'accident lors d'une opération de sécurité routière. [JEAN-PHILIPPE KSIAZEK / AFP]

Le nombre de tués sur les routes françaises n’a jamais été aussi faible. Les Français ont-ils levé le pied, et peuvent-ils faire mieux ?

Jamais depuis 1948, date de la mise en place des statistiques dans le domaine, la route n’avait aussi peu tué en France. En 2012, 3 645 personnes ont perdu la vie au volant, a annoncé hier le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls. Soit une baisse de 8 % par rapport à 2011. Cela représente 318 morts en moins en un an. Une amélioration particulièrement marquée chez les motards (- 14,5 %).

L’embellie s’inscrit dans une dynamique de baisse de la mortalité amorcée depuis les années 1970, époque à laquelle 17 000 personnes se tuaient chaque année au volant. Preuve est faite que les Français ont fait «évoluer leur comportement», comme l’a noté Manuel Valls hier.

 

Une évolution des comportements

«La sécurité routière est aujourd’hui présente dans toutes les têtes. Comme ce qui devrait arriver, dans les années à venir, pour le tri sélectif», renchérit Pierre Chasseray, délégué général de l’association 40 Millions d’automobilistes. Une prise de conscience aussi évoquée par Chantal Perrichon, présidente de la Ligue contre la violence routière. Depuis l’apparition des radars fixes automatiques, fin 2003, «les gens savent qu’ils peuvent être contrôlés».

D’autant plus que l’arsenal de lutte s’est agrandi. Les radars fixes ont ainsi été rejoints par des radars de franchissement de feu rouge (2009) et des radars-tronçons, qui calculent la vitesse moyenne sur une portion de route (2012).

Les sanctions ont également été alourdies au fil des ans : en 2012, par exemple, le téléphone au volant a été majoré à 135 euros d’amende et trois points de permis en moins (contre 35 euros et deux points de permis auparavant). En 2011, la Loppsi 2 avait sévi contre les excès de vitesse ou la conduite sans permis. En 2003, le non-port de la ceinture de sécurité était plus durement puni… Conséquence directe de la peur du gendarme, la vitesse moyenne a baissé de 10 km/h en une décennie.

La lutte contre l’alcool est également centrale, avec dix millions de contrôles pratiqués par les forces de l’ordre en 2012. Mais pour l’instant, l’État peine à trouver la solution miracle face à un fléau impliqué dans 30 % des accidents mortels.

Autre explication à la prudence : celle de la crise économique. «Les gens font attention. Ils ont davantage peur de prendre une amende, et roulent moins, et moins vite», estime Chantal Perrichon. La consommation de carburants a d’ailleurs baissé en 2012 de 1,2 %.

Et de citer enfin la mauvaise météo de décembre dernier, qui aurait incité à lever le pied.

 

Objectif : moins de 2 000 morts

«Qui peut se satisfaire de ces vies brisées ?», tempère néanmoins Manuel Valls, dont l’objectif est de passer sous la barre des 2 000 morts annuels d’ici à 2020.

Les conducteurs de 18 à 24 ans, qui représentent actuellement 21 % des tués, vont donc rester une priorité. Le ministre souhaite améliorer leur formation avant de les laisser prendre le volant. Pour Pierre Chasseray, de 40 Millions d’automobilistes, cela passerait par l’arrivée de simulateurs de conduite dans les auto-écoles, comme pour les pilotes d’avion. 

 

Et aussi sur Directmatin.fr : 

Infographie - 3645 morts sur les routes en 2012

 

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