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Une forte odeur de gaz non toxique de Rouen à Paris

Le site du chimiste Lubrizol à Rouen, le 22 janvier 2013.[CHARLY TRIBALLEAU / AFP]

Une odeur nauséabonde de gaz provenant d'une usine chimique de Rouen a incommodé de nombreuses personnes, jusqu'à Paris, dans la nuit de lundi à mardi, suscitant de l'inquiétude dans la population même si les autorités ont rapidement démenti tout risque pour la santé. Delphine Batho, la ministre de l'Ecologie, du Développement durable et de l'Energie, est rentrée en urgence de Berlin où elle assistait aux cérémonies des 50 ans de la réconciliation historique de la France et de l'Allemagne.

Le plan particulier d'intervention (PPI) déclenché lorsqu'un incident industriel est susceptible de dépasser le cadre d'une usine, a été activé en début d'après-midi à Rouen.

Les émanations ont commencé lundi matin après que l'entreprise Lubrizol a détecté une instabilité sur une de ses spécialités. Une réaction chimique imprévue, qui s'est produite vers 8h00 lundi matin, est à l'origine de dégagements gazeux de type gaz de ville, selon la société.

Mardi vers 7h30, l'entreprise disait avoir "bon espoir" que l'incident soit résolu dans la journée.

Le ministère de l'Intérieur a réagi mardi à l'aube en reconnaissant qu'une odeur de gaz était, "en raison de l'orientation des vents, (...) très présente sur plusieurs départements de la Haute-Normandie à l'Ile-de-France".

A l'origine de l'odeur, "le mercaptan est un marqueur très olfactif de type gaz de ville, connu de tous, et qui ne présente pas de risques pour la santé", a assuré la place Beauvau.

Ce nuage, ont expliqué les pompiers de Paris, devrait se dissiper "naturellement en fonction des conditions météorologiques". Localisation de l'incident.

Mais cette forte odeur d'un gaz poussé par le vent, encore perçue mardi à l'aube dans les rues de Paris, a provoqué une telle inquiétude que des centaines d'appels ont été reçus par les services de secours, qui ont très vite été saturés, en Normandie comme en Ile-de-France.

Aussi les pompiers de Paris, la préfecture de Seine-Maritime et le ministère de l'Intérieur ont-ils demandé à la population de ne plus appeler les secours, notamment les numéros 18 et 112, afin de ne pas saturer les centres d'appel.

"Les mesures réalisées ont révélé un seuil de concentration très faible mais qui explique cependant la gêne ressentie par un grand nombre de personnes", avait expliqué à l'AFP Pierre-Henry Brandet, porte-parole du ministère.

 

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Le site de l'usine chimique Lubrizol, le 22 janvier 2013 à Rouen
 

Les pompiers de Seine-Maritime ont reçu dans la soirée de lundi quelque 2.900 appels d'habitants inquiets. "On est vigilant à chaque fois pour s'assurer qu'il ne s'agit pas d'une autre fuite qui serait celle-ci dangereuse", a indiqué un officier des pompiers à l'AFP.

Dans le Val-d'Oise, les pompiers ont reçu 2.130 appels pour ce motif, entre minuit et 7H30 (sur un total de 4.500).

Devant l'avalanche téléphonique, les autorités ont demandé à la population de ne plus appeler les secours, notamment les numéros 18 et 112, afin de ne pas saturer les centres de secours.

Mardi vers 7H30, l'entreprise disait avoir "bon espoir" que l'incident soit résolu dans la journée. Le site normand appartient à Berkshire Hathaway, la holding de l'influent homme d'affaires américain Warren Buffett.

Le ministère de l'Intérieur a réagi mardi à l'aube en reconnaissant qu'une odeur de gaz était, "en raison de l'orientation des vents, (...) très présente sur plusieurs départements de la Haute-Normandie à l'Ile-de-France".

 

"Témoin olfactif"

A l'origine de l'odeur, "le mercaptan est un marqueur très olfactif de type gaz de ville, connu de tous, et qui ne présente pas de risques pour la santé", selon la place Beauvau.

Ce nuage, ont expliqué les pompiers de Paris, devrait se dissiper "naturellement en fonction des conditions météorologiques".

Dans la nuit, des Parisiens inquiets ont appelé l'AFP pour se plaindre de l'odeur et de maux de tête, tandis que sur un site internet des centaines de personnes, habitant Paris mais aussi l'Eure, l'Essonne, les Yvelines, le Val-de-Marne ou le Val-d'Oise, évoquaient une "odeur insupportable" voire des "nausées".

"Tout le monde dit qu'il ne faut pas s'affoler, mais on a dit la même chose pour le nuage de Tchernobyl", a dit à l'AFP Patricia Cousteau, une mère de famille qui "s'inquiète pour ses quatre enfants".

Une autre personne se présentant comme un "témoin olfactif" s'est plainte des "longues minutes d'attente du 112 qui lui a dit que le mieux était de se calfeutrer".

"L'incident n'est pas encore complètement terminé. On est encore en phase de neutralisation. On a bon espoir que ça se termine dans la journée", a déclaré à l'AFP la porte-parole de la société Lubrizol, Nathalie Bakaev.

Mme Bakaev a précisé que l'incident chimique n'avait pas provoqué de dégâts matériels et que l'usine, située sur les communes de Rouen et du Petit-Quevilly, au sud de la cité normande, n'avait pas eu à évacuer ses quelque 300 salariés. Mardi matin, "c'est tout à fait respirable dans les bureaux, même si l'odeur n'est pas très agréable", a-t-elle témoigné.

Toutes les sources interrogées par l'AFP ont exclu que le mercaptan puisse avoir un impact sur la santé. Une source au sein des services de secours a estimé qu'"il peut y avoir quelques cas isolés d'intolérance au produit, mais on est surtout dans la réaction psychologique liée à l'odeur".

Effet colatéral de l'incident, quoi qu'il en soit, le match des 16e de finale de Coupe de France Rouen (Nat) - Marseille (L1), prévu mardi soir à Rouen, a été reporté. Les joueurs de l'OM devaient rentrer à Marseille par avion dans l'après-midi.

 

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