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"Manif pour tous" : forte mobilisation attendue le 13 janvier

Manifestation contre le mariage gay à Lyon, le 17 novembre 2012 [Jeff Pachoud / AFP/Archives] Manifestation contre le mariage gay à Lyon, le 17 novembre 2012 [Jeff Pachoud / AFP/Archives]

Des centaines de milliers de tracts, des TGV spéciaux et des centaines de cars, des collages d'affiches et des débats : les opposants au mariage homosexuel battent le rappel partout en France avant leur manifestation dimanche à Paris, le tout dans un contexte de forte tensions politiques.

A quelques jours de l'ouverture des débats à l'Assemblée nationale sur le projet de loi ouvrant le mariage et l'adoption aux couples homosexuels, les opposants espèrent rassembler plusieurs centaines de milliers de personnes à Paris.

Face à cette vague attendue dimanche à Paris, le PS tente de désamorcer la fronde. L'amendement des députés PS visant à ouvrir aux couples de femmes la procréation médicalement assistée (PMA) est en passe d'être retiré du projet de loi sur la réforme du mariage. La mesure pourrait en fait être proposée en mars dans un autre texte de loi, afin d'obtenir un vote rapide sur le mariage.

Dans les régions les opposants s'organisent. "On sent un vrai réveil", relève Gonzague de Chantérac, du collectif La manif pour tous - Vendée, qui revendique 6.000 visiteurs depuis un mois sur son blog.

Un TGV d'environ 1.000 personnes, quittera Bordeaux dimanche. En Rhône-Alpes, un TGV spécial de 800 personnes partira de Lyon, selon Raphaël Nogier, membre du collectif organisateur. Des cars ont été affrétés par des associations, des paroisses, des particuliers.

Dans le Grand Ouest - où 500.000 tracts ont été distribués - 310 cars d'une capacité de 50 personnes transporteront les manifestants à Paris.

Et 500 cars pourront également être mobilisés dans le Nord/Pas-de-Calais, depuis 50 points de départ.

Une manifestante lors du rassemblement contre le mariage homosexuel du groupe Civitas à Paris, le 18 novembre 2012 [Kenzo Tribouillard / AFP/Archives]
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Une manifestante lors du rassemblement contre le mariage homosexuel du groupe Civitas à Paris, le 18 novembre 2012
 

"Les gens sont motivés"

Pour réduire le prix du transport la solidarité a joué, dit François-Régis, coordinateur du collectif "Manif pour tous" dans le Grand-Ouest: les plus anciens, trop âgés pour marcher des heures, ont fait des dons pour permettre aux plus jeunes de participer.

"Il y a énormément de covoiturage et beaucoup de manifestants se rendront à Paris par leurs propres moyens", note aussi François-Régis.

Selon le coordinateur pour le Sud-Ouest, Raphaël de Bourayne, des élus "organisent d'eux-mêmes des déplacements, des cars". "Dans ces cas il n'y a pas d'histoire d'étiquette, droite ou gauche", explique-t-il.

A Lille, une demi-douzaine de membres du collectif, dont des musulmans, ont opéré dimanche sur le marché de Wazemmes. "On s'est retrouvés sur le fait qu'on touche à un maillon très important, qui peut déstabiliser la famille, sans qu'il y ait vraiment de débat de société ou de réflexion profonde", a expliqué Rachid Laamarti, du collectif Action Citoyenne, en lien avec la Ligue islamique du Nord et le collectif des mosquées roubaisiennes.

Les colleurs d'affiches ont aussi battu le pavé, notamment à Nantes, où 3.500 affiches ont été apposées en dix jours entre 5 et 7 heures du matin "sinon elles sont vite arrachées", reconnaît François-Régis. "Tous les matins il faut recommencer, mais cela fait partie du jeu et les gens sont motivés", explique-t-il.

Dans le même temps, le débat continue de susciter de vifs commentaires dans la classe politique. Le député FN Gilbert Collard a appelé mardi à "écraser (...) du pied gauche, ça porte bonheur" le ministre de l'Education Vincent Peillon qui a mis en garde contre des débats sur cette réforme qu'organiserait l'enseignement catholique.

Mais la présidente du FN Marine Le Pen a annoncé mardi que son parti n'appelait pas à manifester, tout en laissant à ses élus et militants le choix de participer à la manifestation dimanche.

Côté UMP, l'ex-Premier ministre, Jean-Pierre Raffarin, a estimé que le président de la République François Hollande était "imprudent" sur la réforme du mariage et risquait de "diviser".

"On n'a jamais fait des lois en fonction du nombre de manifestations sinon on ne fait pas de loi", a-t-on relativisé dans l'entourage du président de François Hollande.

Par ailleurs, selon un sondage Ifop publié mardi pour le magazine Pèlerin, les Français restent très majoritairement (60%) favorables au mariage homosexuel même s'ils considèrent que c'est une question "secondaire".

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