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ND-des-Landes : des milliers de personnes dans la boue au "Festizad"

Un homme avec ses chaussures sur la zone du futur aéroport de Notre-Dame-des-Landes pour assister au "FestiZad", le 4 janvier 2013 [Jean-Sebastien Evrard / AFP] Un homme avec ses chaussures sur la zone du futur aéroport de Notre-Dame-des-Landes pour assister au "FestiZad", le 4 janvier 2013 [Jean-Sebastien Evrard / AFP]

Plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées samedi, dans une ambiance bon enfant en dépit de la boue et des difficultés d'organisation, sur la zone du futur aéroport de Notre-Dame-des-Landes pour assister au "FestiZad" - des concerts rap, reggae et punk organisés jusqu'à dimanche en soutien aux opposants au projet.

Les gendarmes ont estimé à environ 8.000 le nombre de personnes présentes sur le site depuis vendredi soir, tandis que la préfecture de Loire-Atlantique en comptait au moins 5.000.

Les forces de l'ordre, qui ont assuré "un service de régulation de la circulation" autour du rassemblement, n'ont pas signalé "de tensions particulières", a indiqué dans un communiqué la préfecture, tout en pointant "l'absence de déclaration préalable" de la manifestation "et la volonté revendiquée par les organisateurs de tenir cachée jusqu'au dernier moment sa localisation précise".

Jusqu'à 5-6 kilomètres autour du festival, des centaines, voire des milliers, de véhicules de toutes sortes - caravanes, camping-cars, voitures, camionnettes où ont dormi des festivaliers dans la nuit de vendredi à samedi - étaient stationnées sur les routes menant à la Zad (zone d'aménagement différée, rebaptisée "zone à défendre" par les opposants).

Des festivaliers le 5 janvier 2013 sur la zone du futur aéroport de Notre-Dame-des-Landes [Jean-Sebastien Evrard / AFP]
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Des festivaliers le 5 janvier 2013 sur la zone du futur aéroport de Notre-Dame-des-Landes
 

Sur place, certains festivaliers, pourtant équipés pour parcourir le bocage détrempé par les pluies et une bruine persistante, se trouvaient englués dans la boue, prisonniers parfois jusqu'aux genoux et en perdant leurs bottes, a constaté un photographe de l'AFP.

Des concerts ont dû être reportés en fin d'après-midi, le temps notamment que les participants à la manifestation puissent nettoyer les scènes. Un appel au public a également été lancé pour aller chercher des branches dans les forêts alentours afin de pouvoir disposer du bois sur le sol piétiné pour tenter de le rendre un peu plus praticable.

Mais malgré la boue, les concerts retardés, un groupe électrogène vacillant et une buvette en rupture de stock, l'atmosphère restait bon enfant sur le site où le public - une foule hétéroclite mêlant familles avec enfants, groupes accompagnés de chiens et retraités - déambulait dans la bonne humeur.

Les organisateurs du festival, qui reconnaissaient les difficultés, se sont également dits satisfaits, à ce stade, du déroulement du festival "malgré la déception de ne pas avoir pu monter tout ce qu'on avait prévu", a affirmé Camille, un des zadistes, insistant sur l'atmosphère "détendue" du rassemblement.

Des festivaliers englués dans la boue le 5 janvier 2013 sur la zone du futur aéroport de Notre-Dame-des-Landes [Jean-Sebastien Evrard / AFP]
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Des festivaliers englués dans la boue le 5 janvier 2013 sur la zone du futur aéroport de Notre-Dame-des-Landes
 

Si quatre chapiteaux - sur sept prévus - ont été dressés en dépit de l'interdiction de la préfecture, "il nous manque les yourtes, les tipis et les habitats légers et écologiques qui auraient du servir de sensibilisation à ce type d'habitat et abriter des expositions et des stands d'information", a-t-il regretté. Un arrêté préfectoral a interdit du 3 au 6 janvier le transport et l'installation sur la zone de "chapiteaux, tentes et autres structures itinérantes de plein air".

Toutefois, "c'est beaucoup mieux que ce qu'on imaginait après les deux jours" derniers, où la polémique avec la préfecture avait enflé, a-t-il dit.

La gendarmerie avait installé des barrages vendredi sur les principales voies d'accès au site, "pour garantir l'accès des secours" avait expliqué à l'AFP le directeur de cabinet du préfet de Loire-Atlantique, Patrick Lapouze. Mais les organisateurs du festival avaient accusé la préfecture de mettre "en danger des milliers de personnes".

Arrivée des spectateurs le 5 janvier 2013 sur la zone du futur aéroport de Notre-Dame-des-Landes [Jean-Sebastien Evrard / AFP]
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Arrivée des spectateurs le 5 janvier 2013 sur la zone du futur aéroport de Notre-Dame-des-Landes
 

"Tout est bloqué aux entrées de la ZAD. Que ce soit de la nourriture, des structures, du matériel médical et même les toiles de tente des manifestants", avaient dénoncé les opposants à l'aéroport, estimant que "la sécurité sanitaire des participants" s'en trouvait "fortement impactée": plus d'abris ni de tentes pour dormir au chaud la nuit, plus de matériel médical de premier secours et une tension évidente ne pouvant conduire qu'à des affrontements".

La préfecture, de son côté, a souligné samedi qu'"à défaut de postes secouristes médicalisés organisés au sein de la zone comme c'est l'usage pour ce genre d'événement, les autorités ont prévus des moyens de secours et d'aide médicale urgente à proximité".

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