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Nicolas Gougain : "Les LGBT ne sont pas seuls pour l'égalité"

Au moins 60 000 personnes ont manifesté ce dimanche à Paris en faveur du mariage pour tous.[Lionel Bonaventure / AFP]

Deux heures après la fin de la manifestation parisienne en faveur du mariage pour tous, Nicolas Gougain en dresse un bilan très positif. L’association dont il est le porte-parole, l’inter LGBT (lesbienne, gaie, bi et trans), appelle à de nouvelles manifestations le 27 janvier.

 

Quel bilan tirez-vous de ce week-end de mobilisation dans toute la France ?

C’est une réussite car nous avons été très nombreux, encore davantage qu’on ne l’imaginait. L’appel à manifester avait été très large, avec des syndicats, des organisations de défense des droits humains et des partis politiques ; cette diversité s’est reflétée dans les cortèges. Nous avions besoin d’un tel rassemblement pour montrer que les LGBT, nous ne sommes pas seuls dans ce combat pour l’égalité des droits.

 

Pourtant à Paris, la préfecture de police dit que vous étiez 60 000, soit 10 000 de moins que la manifestation des opposants au mariage pour tous le mois dernier …

Ce que je peux vous dire c’est qu’on s’est fait surprendre par le nombre des manifestants. Quand, à l’arrivée du cortège, j’ai annoncé que nous étions plus de 100 000, il y avait encore du monde au point de départ, place de la Bastille. Ce qui est sûr c’est que la foule était compacte.

Nous ne sommes pas dans une compétition avec les antis mais notre mobilisation est au moins équivalente. C’est d’autant plus remarquable qu’il est toujours plus facile de mobiliser contre une cause qu’en faveur de celle-ci.

 

Quel était le sens de votre appel à manifester ?

Nous voulions envoyer un message fort au gouvernement pour lui dire qu’il n’aura pas deux occasions comme celle-là de tenir ses promesses. Toutes ses promesses : il s’agit non seulement du mariage et de l’adoption pour tous mais aussi de la procréation médicalement assistée pour les couples lesbiens, de l’ouverture de l’adoption pour les couples non-mariés et de tout ce qui touche au statut du beau-parent.

 

Pensez-vous être écoutés du gouvernement ?

Il est clair que les lignes bougent, notre mobilisation est utile. Lors de notre entretien avec François Hollande, il y a quelques semaines, il nous a confirmé que l’adoption serait bien ouverte aux couples non-mariés.

Quant à la PMA, on assiste à une évolution. Il y a quelques mois on nous disait que le sujet serait abordé dans un deuxième texte, à part. Désormais, on sait qu’il y a aura un amendement à ce projet de loi. Et le chef de l’Etat a répété que le Parlement sera souverain.

 

Vous ne parlez pas de la gestation pour autrui (GPA)…

Effectivement car ce n’est pas un sujet qui touche à l’égalité des droits dans la mesure où la GPA n’est pas ouverte non plus aux couples hétérosexuels. Ce sujet n’a donc pas à figurer dans ce texte.

 

Quel est la prochaine étape ?

Notre combat continue et nous devons poursuivre cette dynamique en faveur de l’égalité des droits. Ce sera l’enjeu d’une nouvelle journée de mobilisation le 27 janvier, deux jours avant l’examen du texte en séance à l’Assemblée nationale.

 

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