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Le gouvernement s'attaque aux déserts médicaux

Jean-Marc Ayrault, Marie-Arlette Carlotti et Marisol Touraine à leur arrivée à  la conférence nationale de lutte contre la pauvreté, le 11 décembre 2012 à Paris [Bertrand Guay / AFP] Jean-Marc Ayrault, Marie-Arlette Carlotti et Marisol Touraine à leur arrivée à la conférence nationale de lutte contre la pauvreté, le 11 décembre 2012 à Paris [Bertrand Guay / AFP]

La ministre de la Santé, Marisol Touraine, dévoile jeudi, depuis une petite commune de la Vienne, Scorbé-Clairvaux, un plan de lutte contre les déserts médicaux, espérant réussir là où ses prédécesseurs ont échoué.

La "désertification médicale" s'explique par le fait que de plus en plus de médecins qui exerçaient auparavant en libéral dans des communes excentrées ou dans des quartiers défavorisées, souvent seuls dans leurs cabinets, mettent la clé sous la porte et ne trouvent pas de successeurs.

Les pouvoirs publics n'ont pas encore réussi à bien quantifier le phénomène. On estime que de 2 à 3 millions de Français sont concernés dans quelque 4.200 communes. Le départ à la retraite dans les cinq ans à venir d'environ 25% des médecins généralistes libéraux va accentuer le problème car la relève n'est plus là.

Les jeunes médecins, dont un nombre croissant de femmes (56% des nouveaux praticiens), ne veulent plus travailler comme leurs aînés.

De plus en plus urbains, ils veulent exercer en groupe, tiennent à leur vie de famille, refusent les longues journées et semaines de travail qu'acceptaient les anciens.

Au moins la moitié des jeunes médecins aspirent à travailler dans des structures de groupes en tant que salariés, que ce soit à l'hôpital, dans des centres de santé ou dans des maisons de santé pluridisciplinaires (MSP).

Pour assurer les soins de proximité sans remettre en cause la liberté d'installation chère aux médecins libéraux, François Hollande a choisi la voie de l'incitation plutôt que la coercition. Une ligne qui ne fait pas l'unanimité à gauche, ni à droite d'ailleurs, comme le prouvent régulièrement des amendements parlementaires des deux côtés de l'Hémicycle pour davantage de dirigisme.

Mais dans un passé récent (loi Bachelot de 2009) la politique du bâton n'a pas fonctionné et des mesures contraignantes ont été abandonnées.

Les aides financières incitatives, pas toujours bien ciblées, ont échoué également.

Début décembre à l'Assemblée nationale, Mme Touraine a indiqué que son plan serait "global et cohérent".

Elle n'en a révélé que quelques bribes, dont une garantie de salaire annuel de 55.000 euros (4.600 euros par mois) pour 200 "praticiens territoriaux de médecine générale" qui iront en 2013 s'installer dans ces "déserts".

Mercredi l'Association des maires de France (AMF) a réclamé la "mise en oeuvre urgente de mesures assurant une couverture médicale de l'ensemble des territoires à des tarifs accessibles".

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