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Vol : le mouse-jacking se multiplie

Des voitures de luxe saisies par la gendarmerie Des voitures de luxe saisies par la gendarmerie[PHILIPPE HUGUEN / AFP]

Le « mouse jacking » n’amuse pas la police. Cette technique de vol de véhicules avec des moyens technologiques dignes de James Bond tend à se répandre face à des automobiles aux ordinateurs de bord toujours plus sophistiqués. En Ile-de-France, les voleurs de grosses berlines et citadines suréquipées se multiplient.

On pourrait croire les berlines allemandes à toutes épreuves, les sportives italiennes hors d’atteinte et même les compactes françaises suréquipées tranquilles, c’était sans compter sur l’astuce de voleurs professionnels accrocs aux « mouse jacking ».

Derrière ce terme anglais se cache une redoutable technique de vol sans violence, destinée à anéantir les protections informatiques des véhicules modernes. Les voleurs ici se comportent comme de véritables ingénieurs en informatique.

Grâce à du matériel commandé sur internet, notamment en provenance de Russie, ils piratent les ordinateurs de bord pour les reconfigurer à leur avantage. Adieu l’alarme ou l’anti-démarrage… toute sécurité est alors cassée pour partir tranquillement revendre le véhicule dans un trafic bien rodé.  Selon la police, ces vols dits « intelligents » représenteraient désormais 30% des vols de voitures récentes.

 

Un modus operandi presque imparable

Les forces de l’ordre décrivent un modus operandi presque imparable. Les voleurs commencent tout d’abord par « commander des clefs chez le concessionnaire grâce au numéro de série apparent sur les pare-brise », décrit la préfecture de police de Paris.

Une fois reçues, ces clés permettent à ces pirates de retourner tranquillement sur les lieux où ils ont repéré le véhicule, souvent dans des zones pavillonnaires cossues. Après avoir forcé la porte, « ils utilisent un ordinateur portable sur lequel sont téléchargés des logiciels qui permettent de reprogrammer les puces qui se trouvent dans les clefs de ces véhicules », détaille la préfecture.

En apparence, le véhicule n’a subit aucun dégâts. Il est ensuite amené chez un complice qui va changer la serrure de la porte et l’immatriculer grâce à des papiers dérobés dans des véhicules belge. Car chez nos voisins, la loi oblige les automobilistes à laisser leurs cartes grises dans leur voiture.
 

Jusqu’à 15 000 euros touchés pour un modèle « mouse-jacké »

Si les voleurs sont aussi prompts à utiliser cette technique, c’est aussi parce que ce piratage rapporte beaucoup plus qu’un vol classique qui concerne des voitures moins récentes. Un modèle  « mouse-jacké » peut rapporter jusqu’à 15 000 euros à celui qui l’a dérobé, avant qu’il soit désossé ou revendu à l’étranger avec une nouvelle plaque d'immatriculation et une nouvelle identité numérique. 

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