Selon les nouvelles dispositions du Ministère de l’Education nationale, le nombre de postes disponibles pour les deux concours principaux à l’enseignement que sont le Capes et l’Agrégation doit augmenter de 27% en 2013.
1589 postes seront donc ouverts à l’agrégation, contre 1248 en 2012, et 6135 au Capes, contre 4727 l’année précédente. Une augmentation théorique qui ne serait pas forcément suivie d’effets, car depuis plusieurs années, l’Education nationale peine à recruter son contingent d’enseignants.
Une pénurie de candidats...
On ne peut nier que la cuvée 2012 a été catastrophique pour certaines matières. Ainsi, ce sont 700 places en tout qui n’ont pas été pourvues au concours du Capes, soit près de 15% des postes proposés. Le nombre de disciplines concernées par ce défaut de candidats crédibles est néanmoins relativement limité : il en a manqué 298 en mathématiques, 95 en lettres classiques (c’est-à-dire plus de la moitié) et 111 en anglais. Il manquait également des admis en lettres modernes, en allemand, en musique et en documentation, mais en nombre moins important.
Cette pénurie relève de divers facteurs, dont l’accumulation produit néanmoins une carence inquiétante : pour les Lettres classiques, la désaffection est chronique et relève de la forme générale d’une société orientée vers la technique et la performance. Pour les mathématiques, l’anglais ou les lettres modernes, il faut remarquer que ce sont les matières qui offrent le plus grand nombre de postes et qu’il s’agit plutôt d’une baisse de niveau des candidats, le nombre de postulants théoriques demeurant supérieur au nombre de postes à pourvoir.
... principalement due à la masterisation
Mais c’est surtout en raison de la réforme de la « masterisation » mise en place par le précédent gouvernement, qui a notamment porté le niveau de diplôme exigé pour se présenter à ces concours à bac + 5 au lieu de bac +3, que le nombre de candidats a chuté. Ainsi, lors de la session 2008 des concours, avant la réforme, on comptait plus de 100.000 candidats aux concours du professorat. Ils sont aujourd’hui aux alentours de 50 000. Pour le Capes, la baisse est particulièrement significative, passant de 40 000 inscrits au concours en 2008 à 24 000 aujourd’hui et la chute s’est particulièrement accentuée entre 2011 et 2012.
Sur le terrain, un vrai casse-tête
Les Académies concernées par cette pénurie sont obligées de recourir à divers moyens pour en pallier les effets : elles peuvent compter sur les professeurs expérimentés qui pour certains acceptent de reculer l’âge de leur retraite, ou qui cumulent les heures supplémentaires. Mais surtout, elles doivent solliciter des contractuels, titulaires en général d’un Master 2 mais qui pour certains n’ont jamais enseigné.
Chaque rentrée scolaire se transforme en casse-tête pour l’affectation, et de nombreuses classes de collèges et lycées patientent plusieurs semaines avant de se voir attribuer un professeur de mathématiques ou de français.
Ces régions qui cherchent des profs
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