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L'Eglise n'a pas "attendu la menace de réquisition"

L'église Saint Joseph à Paris[KENZO TRIBOUILLARD / AFP]

Comme on pouvait s'y attendre, le courrier adressé lundi matin par Cécile Duflot à Monseigneur André Vingt-Trois, archevêque de Paris, a suscité de nombreuses réactions au sein de l'Eglise. Celle-ci entend rappeler qu'elle est en première ligne dans la lutte contre la précarité.

"Je sollicite auprès de vous, comme je l'ai fait auprès de mes collègues ministres et auprès de nombreux acteurs, l'implication de l'archevêché de Paris pour mettre à disposition des locaux, soit à titre temporaire, soit à titre pérenne". En soit, hormis l'adjectif "pérenne", la lettre de Cécile Duflot aurait pu ne pas susciter de réactions.

Mais sa divulgation à la presse avant même son envoi à Monseigneur Vingt-Trois, puis la menace de réquisition des biens de l'Église, brandie par la ministre dans une interview au Parisien, a mis le feu aux poudres.

Alors que les relations entre l'Eglise et le gouvernement traversent une zone de turbulences à l'approche de vote de la loi sur le mariage gay, le courrier du ministre de l'Egalité des territoires et du logement est vécue comme une provocation

Dans l'entourage de l'Archevêque de Paris, tout d'abord, où selon LeMonde.fr, on rappelle que « L’an dernier nous avons accueilli 120 personnes, entre trois jours et quatre mois (...). Non seulement nous leur ouvrons les portes, mais des fidèles mangent et dorment avec eux puis les aident à recréer du lien pour se réinsérer. Dans Paris, encore, un foyer vient d’ouvrir pour faire cohabiter 50 jeunes chrétiens avec 50 SDF... ».

 

L'Eglise n'a pas attendu Madame Duflot

Le Diocèse de Paris et la Conférence des religieux et religieuses en France (Corref) ont par ailleurs publié un communiqué commun selon l'AFP où ils se disent "mobilisés pour venir en aide aux sans-abri", assurant que "l'Eglise n'a pas attendu la menace de réquisition brandie par la ministre Madame Duflot pour prendre des initiatives".

Monseigneur Michel Dubost, évêque du diocèse d'Évry (Essonne), a pour sa part réagi sur RTL. Estimant que sa critique à l'encontre de l' Église était infondée, il a invité Cécile Duflot à "mettre à disposition ses salles de réception". L'ancien évêque aux armées a déclaré se refuser à croire que l'initiative de Cécile Duflot était une réaction aux propos récent du cardinal Vingt-Trois sur le mariage homosexuel. Ce que semble croire au contraire Odon Vallet, spécialiste des questions religieuses.

Pas de réactions officielles du côté de diocèse de Lyon, dont l'archevêque est le cardinal Philippe Barbarin. Une information postée en tête de la "homepage" du site du diocèse, rappelle en revanche les différentes initiatives conduites par les catholiques du Rhône contre la précarité. 25% des places en hébergement d'urgence seraient ainsi fournies par les structures diocésaines.

Sur Twitter aussi, la lettre de Cécile Duflot a suscité de nombreux commentaires. Comme celle de l'abbé Pierre-Hervé Grosjean, du diocèse de Versailles, très présent sur les réseaux sociaux.

Les contradicteurs de Cécile Duflot ne se sont en revanche pas attardé sur l'erreur d'étiquette qui marque le début de sa lettre. L'expression qu'elle emploie, "Monsieur l'Archevêque", n'appartient pas en effet au vocabulaire protocolaire de la République.

 

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