La France s'engage dans la bataille de l'aviation du futur. Samedi, le Neuron s'est envolé avec succès depuis la base aérienne d'Istres (Bouches-du-Rhônes). C'est le premier drône de combat "made in France" : un avion chasseur sans pilote embarqué, commandé à distance. A l'horizon 2030, cette technologie du futur pourrait renouveller l'arsenal de chasse européen.
C'est en 2003 que le projet du Neuron est mis sur la table par Michèle Alliot-Marie. Objectif : rivaliser avec les Etats-Unis, déjà en pointe dans l'industrie des drônes. Trois ans après, en 2006, la Direction générale de l'Aviation désigne Dassault Aviation comme unique maître d'oeuvre. Elle lui octroie une enveloppe de 406 millions d'euros et lui impartit 6 ans de délai pour construire le premier appareil.
Le groupe français décide de répartir le travail avec quelques industriels européens, triés sur le volet pour leurs compétences : le suèdois Saab, l'italien Aliena, l'espagnol EADS-CASA, le grec HAI et le suisse RUAG. Même s'il est "made in France", le Neuron - aussi appelé neuron - est donc le résultat d'une coopération européenne.
"Pas plus gros qu'un moineau"
Six ans après, un seul et unique exemplaire du Neuron a été mis sur pied. Le premier vol de ce démonstrateur, samedi à Istres, a été couronné de succès. Les vols d'essai devraient maintenant se multiplier. Le Neuron décollera de France, mais aussi de Suède et d'Italie. Mais ce n'est qu'ensuite, à partir de 2014, que le drône militaire testera ses capacités de tirs de combat, loin du sol français.
Avec ses lignes futuristes, le Neuron brille par sa furtivité. « Vu d'un radar, Neuron n'est pas plus gros qu'un moineau », affirme Didier Gondoin, directeur général technique de Dassault Aviation. Pour autant, ce drone est loin d'être un "gadget" : il pèse 7 tonnes et mesure 12,5 mètres de long. Une envergure équivalente à celle d'un avion de chasse standard, tel que le Mirage 2000 de Dassault.
Le premier vol du Neuron en vidéo
Egalement sur DirectMatin.fr :