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Patrick Mennucci : "Civitas a montré sa dangerosité"

Six députés socialistes ont réclamé la dissolution de l'Institut Civitas.[KENZO TRIBOUILLARD / AFP]

Ils ont écrit à Manuel Valls. Après les débordements de la manifestation organisée dimanche par l’Institut Civitas contre le mariage homosexuel, six parlementaires PS dont Patrick Mennucci ont réclamé hier auprès du ministre de l’Intérieur la dissolution de ce mouvement. Pour le député des Bouches-du-Rhône, cet épisode est «révoltant».

 

Pourquoi voulez-vous la dissolution de l’Institut Civitas ?

La manifestation de dimanche était une provocation absolue. Ce qui s’est passé, cette violence avec les femmes de Femen est invraisemblable. On voit des types leur mettre des coups de pied, des coups de poing. C’est révoltant d’autant qu’on voit un abbé regarder ça sans aucune espèce de charité chrétienne. On a affaire à un groupuscule d’extrême-droite dont il faut se débarrasser.

 

Selon vous, Civitas est responsable des débordements ?

Je ne sais pas si l’organisation est à l’origine de ce qui est arrivé mais j’accuse Civitas d’utiliser des services d’ordre qui eux, sont responsables. Je connais assez les organisations de manifestation pour savoir que celui qui organise la manifestation choisit son service d’ordre. Nous avons pris une position, maintenant, c’est au ministre de l’Intérieur d’instruire.

 

Etes-vous également choqué par les slogans de la manifestation ?

Les mots d’ordre sont excessifs. Je comprends parfaitement qu’on puisse être opposé au mariage entre personnes du même sexe, je reconnais qu’il peut y avoir des questions mais en aucun cas on peut le faire de cette façon. J’ai vu des slogans extrêmement agressifs à l’égard des homosexuels ; ils sont très violents. Mais dans notre pays, c’est d’abord la violence physique qui est sanctionnée.

 

Est-ce une initiative réfléchie de longue date ?

Pas du tout. Nous connaissons Civitas et ses positions mais on n’était pas sur une telle idée. Aujourd’hui, on voit qu’à l’agression verbale et intellectuelle s’ajoute une violence physique qui peut être un délit. Pour dissoudre un mouvement, ce qui compte, c’est sa dangerosité. Je pense que dimanche, Civitas a montré la sienne.

 

Comment vous êtes-vous associé avec d’autres parlementaires ?

Par tweet ! C’est moi qui le premier, dimanche, a proposé la dissolution. Aussitôt, plusieurs parlementaires ont approuvé cette proposition et c’est Yann Galut (député du Cher, ndlr) qui a rédigé la lettre. Elle est partie hier matin je crois au ministère de l’Intérieur. Nous verrons demain (aujourd’hui) si Manuel Valls l’a reçue.

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