Le premier dossier sociétal du quinquennat sent la poudre. Promesse de François Hollande durant la campagne présidentielle, le projet de loi sur le mariage et l’adoption pour les couples homosexuels sera présenté mercredi en Conseil des ministres. Mais la polémique ne désenfle pas.
Critiqué par les associations homosexuelles, qui lui reprochent notamment de ne pas en faire assez concernant la procréation médicalement assistée (PMA), le texte en préparation subit aussi les foudres de l’Eglise catholique.
Le président de la conférence des évêques de France, le cardinal André Vingt-Trois, a ainsi profité de l’assemblée des évêques, ce week-end à Lourdes, pour dénoncer la «supercherie» du mariage entre personnes du même sexe.
«Une vision de l’être humain sans reconnaître la différence sexuelle ébranlerait un des fondements de notre société», a-t-il affirmé, ajoutant que le droit des enfants à se construire avec un père et une mère relevait des «pratiques et des sagesses de tous les peuples depuis la nuit des temps».
L’opposition enfonce le clou
Alors que les deux candidats à la présidence de l’UMP, François Fillon et Jean-François Copé, ont déjà exprimé leur désaccord sur le projet, le président du groupe UMP à l’Assemblée nationale, Christian Jacob, est revenu à la charge dimanche dans Le Journal du Dimanche.
Il promet, en cas de retour au pouvoir de la droite, l’abrogation du texte, accusant au passage le gouvernement de se servir de ce projet comme «écran de fumée pour masquer son absence de cap».
Ce à quoi le ministre délégué à l’Economie sociale et solidaire, Benoît Hamon, a répondu hier : «Je ne vois pas en quoi la crise nous empêcherait de légiférer.» Le plaidoyer de l’Eglise, lui, passe mal auprès de la majorité. David Assouline, porte-parole du Parti socialiste, a reproché hier à l’Eglise de ne pas être «dans son rôle» en intervenant de la sorte.
Et le rapporteur du projet, Erwann Binet, de vouloir que «les chrétiens ne cherchent pas à imposer leur vision de la famille à la société».
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