Il y a urgence au 115. Alors que la période hivernale pour l’hébergement d’urgence ne débutera que le 1er novembre, le Samu social de Paris, qui gère le numéro d’appel des sans-abri, est déjà débordé et tire la sonnette d’alarme.
Depuis plus d’un mois, le service doit faire face à un afflux d’appels formulés par des familles entières. Loin devant les cas de SDF isolés, celles-ci représentent en 2012, pour la première fois, plus de la moitié (55 %) des 1 200 demandes traitées chaque jour par le 115.
«Sur l’ensemble des appels, 300 à 400 demandes sont actuellement non pourvues, prévient Eric Molinié, le président du Samu social. Il y a des familles à la rue et quand le froid va venir, on n’est pas à l’abri d’un drame». Le Samu Social gère en moyenne quotidiennement 18 000 à 19 000 nuitées rien que pour les familles. Toutes sont hébergées dans des hôtels, contrairement aux SDF qui sont pris en charge dans des centres d’hébergement d’urgence.
Des familles touchées par la crise
L’institution souligne que ce phénomène s’accentue chaque année depuis 2008, en raison de la hausse de la pauvreté, de l’exclusion et des problèmes de logement dans la capitale. Si la plupart de ces familles viennent d’Afrique ou de la communauté Rom, certaines sont des «ressortissants européens issus de pays touchés par la crise, comme l’Espagne et la Grèce», précise M. Molinié.