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Bébé décédé dans le Lot : une enquête ouverte

Un camion de pompier (Archives) Un camion de pompier (Archives)[GERARD JULIEN / AFP]

Une enquête a été ouverte après que le président François Hollande a demandé samedi une enquête administrative afin de "tout connaître" des circonstances de la mort sur une autoroute du Sud-Ouest d'un nouveau-né dont la mère n'avait pu accéder à une maternité.

Six médecins-enquêteurs de l'agence régionale de santé sont arrivés ce samedi à Cahors où ils devraient dans un premier temps recueillir les témoignages du couple qui a perdu son bébé.

"Le drame qui s'est produit hier (vendredi) où une femme a perdu l'enfant qu'elle portait nous appelle une nouvelle fois, encore, à ne rien accepter en matière de désert médical", a déclaré le chef de l'Etat, qui s'exprimait devant le congrès de la Mutualité française réuni à Nice.

"C'est pourquoi j'ai demandé à la ministre des Affaires sociales (Marisol Touraine) de diligenter une enquête administrative pour tout connaître des conditions de ce drame", a-t-il poursuivi.

"Et en même temps je prends l'engagement, celui que j'avais déjà énoncé avant l'élection présidentielle, et que je rappelle ici comme chef de l'Etat: aucun Français ne doit se trouver à plus de 30 minutes de soins d'urgence", a enchaîné François Hollande.

Selon lui, "dans certaines zones rurales, dans certains quartiers difficiles, il est devenu compliqué et parfois même impossible d'avoir recours à certains spécialistes dans une durée raisonnable, voire de trouver un généraliste, et même d'accéder en temps utile à des structures de soins". Une réalité que le drame de vendredi dans le Lot a fait resurgir dans l'actualité.

Une mère a perdu vendredi son enfant en le mettant au monde dans sa voiture sur l'autoroute A-20 alors qu'elle faisait route vers une maternité de Brive, faute de maternité dans le nord du département du Lot où elle réside.

 

La région réclame une enquête de l'ARS

Peu avant le Chef de l'Etat, le président de la région Midi-Pyrénées, Martin Malvy, avait demandé samedi à l'Agence régionale de santé (ARS) que la lumière soit faite sur ce drame.

"Il faut que l'ARS fasse le point sur ce drame. Pourquoi s'est-il produit ? Ce drame se serait-il produit s'il y avait eu une maternité plus proche ?" s'est interrogé M. Malvy, relançant le débat sur la désertification médicale.

"Nous avons dit les risques liés à la fermeture de la maternité (...). Une enquête sera évidemment diligentée. Je demande expressément à l’Agence régionale de santé de nous en transmettre les conclusions intégrales", a déclaré l'ancien maire de Figeac dans un communiqué.

 

Ce décès aurait pu être évité

Le parti communiste a évoqué dans un communiqué : "Un drame terrible". Faire 100 km pour avoir une maternité pour accoucher est scandaleux, c'est dramatique quand la mort est au rendez-vous. Ce décès aurait pu être évité. Il est le résultat de choix politiques graves. Fermer les services de proximité, les maternités amène à des situations inacceptables".
 

"Il y a urgence que le changement se traduise par l'arrêt immédiat des fermetures d'activité, des restructurations de services et d'établissement (...). Les directeurs généraux des Agences régionales de santé, dans l'attente de leur suppression, doivent avoir de nouvelles orientations pour renforcer le service public de proximité. Il faut réouvrir des maternités de proximité. Au-delà des discours, il faut des actes".

 

"L'Etat a failli dans sa mission" selon NDA

Pour Nicolas Dupont-Aignan, député, président de Debout la République : "L'Etat a failli dans sa mission de service public. Ce drame aurait pu être évité si une maternité avait existé proche du domicile du couple. Or celui-ci habitait à plus d'une heure de route de la maternité la plus proche. Le cas du département du Lot est hélas devenu la règle dans notre pays (...) Nos territoires ruraux sont victimes d'un abandon criminel de la part des pouvoirs publics depuis 10 ans. Ainsi entre 2001 et 2010 un cinquième des maternités ont fermé en France alors que notre pays a la chance de connaître un taux de natalité élevé".
 

"Nous devons mettre le gouvernement socialiste face à ses responsabilités. C'est pourquoi avec des élus locaux, et notamment de nombreux maires parrains, j'ai décidé de présenter une proposition de loi pour le droit opposable aux services publics. Chaque Français doit avoir les mêmes droits quel que soit son lieu de résidence".

 

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