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Echirolles : 12 gardes à vue pour "assassinats"

Des milliers de participants à une marche blanche à la mémoire de Kevin et Sofiane, le 2 octobre 2012 à Echirolles près de Grenoble [Philippe Desmazes / AFP] Des milliers de participants à une marche blanche à la mémoire de Kevin et Sofiane, le 2 octobre 2012 à Echirolles près de Grenoble [Philippe Desmazes / AFP]

Douze personnes ont été placées en garde à vue pour "assassinats" après la mort de deux jeunes vendredi à la Villeneuve, dans la banlieue de Grenoble, a annoncé mardi le procureur de Grenoble, précisant que trois fuyards ayant échappé au coup de filet étaient "très violents".

Les enquêteurs "ont conscience que ce drame, ce crime, ce massacre, puisque Kevin et Sofiane ont été massacrés, doit trouver justice", a déclaré le ministre de l'Intérieur Manuel Valls devant l'hôtel de police de Grenoble mardi matin, au lendemain de la visite de François Hollande.

Manuel Valls a annoncé l'intégration du quartier au dispositif de Zone de sécurité prioritaire après ce "massacre", annonçant des "moyens supplémentaires".

Lors de cette rixe mortelle, avec usage de couteaux, manches de pioche, bâtons ou encore marteaux selon le parquet, Kevin, étudiant, et Sofiane, éducateur, âgés de 21 ans, ont reçu plusieurs coups de couteau, "sept à huit" pour Kevin, et "une trentaine" pour son ami Sofiane.

"Il faut déterminer qui a fait quoi. Aucun des gardés à vue n'a reconnu les faits", a déclaré le procureur de la République à Grenoble, Jean-Yves Coquillat, lors d'une conférence de presse.

Parmi eux, deux frères de 19 et 20 ans, tous deux militaires, semblent avoir joué un rôle central. "Les militaires sont à l'origine de la bagarre. Ils ont dit qu'ils réservaient leurs explications au juge. Ils le feront demain", a-t-il dit, évoquant la présentation des 12 interpellés au juge d'instruction mercredi peu avant 17H00. Il a évoqué le statut à part de leur mère, unique interpellée à ne pas avoir participé aux faits.

Les trois fuyards ont quant à eux un "profil très violent" et ont déjà été "condamnés pour faits de grande violence", a précisé le procureur.

10.000 personnes à la marche blanche

Les gardés à vue sont tous de "très jeunes adultes", de 18 à 21 ans, dont aucun ne travaille hormis les deux frères militaires, et "la plupart ont des casiers judiciaires pour vol avec violences, violences avec armes et en réunion", a précisé le procureur.

Une marche blanche "à la mémoire de Kevin et Sofiane" a été organisée mardi soir dans le quartier, rassemblant 10.000 selon la police. Elles se sont massées derrière des portraits des jeunes tués et une banderole sur laquelle étaient inscrits les prénoms des deux victimes, "Kevin" et "Sofiane".

Leurs obsèques étaient prévues mercredi à 14H00 à la mosquée d'Echirolles.

François Hollande a notamment rendu visite à la mère de Kevin, Aurélie Noubissi, pédiatre, qui avait dénoncé la violence gratuite de jeunes du quartier devenus sans "garde-fous", vivant "dans le désoeuvrement, l'oisiveté".

Le ministre de l'Intérieur s'est inscrit en faux mardi soir sur France 2 contre les comparaisons entre Nicolas Sarkozy et , expliquant que le chef de l'Etat était allé "comme un père" à Grenoble, dans une démarche d'"apaisement" et non pour "passer le quartier au Kärcher".

Ce nouveau drame est venu raviver des trois nuits d'émeutes en 2010 après la mort d'un jeune tué lors d'un échange de tirs avec la police après qu'il eut braqué un casino. Ces heurts avaient été suivis du discours de Grenoble de Nicolas Sarkozy, promettant une "guerre" contre les "voyous".

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