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Lille : un bizutage tourne mal

Des étudiants devant l'université de Lille. Des étudiants devant l'université de Lille.[FRANCOIS LO PRESTI / AFP]

Une affaire de bizutage vient ternir la rentrée universitaire de la faculté de médecine de Lille. Un étudiant a été agressé sexuellement par des camarades, dans le parc de la Citadelle à Lille, mercredi 19 septembre, en fin d'après-midi, dans le parc de la Citadelle.

C'est un des jeux par équipes organisé par l'association corporative des étudiants en médecine de l'université Lille-II Droit et santé (ACEML), dans le cadre d’une journée d’intégration qui a mal tourné. Selon les règles du jeu fixées par les étudiants, l’équipe qui remportait le plus de points pouvait se venger sur le chef de l’équipe adverse. C’est à ce moment que tout aurait dérapé.

Un étudiant de troisième année aurait alors subi une agression d'ordre sexuel devant des dizaines de personnes présentes.

La faculté de Lille a condamné l’événement. "Un étudiant, livré à la vindicte collective, a été victime de comportements indignes que l'université et l'ensemble de sa communauté condamnent avec la plus grande fermeté", a-t-elle indiqué dans un communiqué publié par La Voix du Nord, tout en rappelant que le bizutage est "absolument interdit". L’université de Lille 2 rappelle que « conformément aux règles applicables et aux dernières directives reçues du ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, les étudiants avaient été expressément informés de l’interdiction absolue de tout bizutage et appelés à respecter la dignité des personnes en toutes circonstances. » Selon Philippe Deruelle, vice-doyen de la faculté, les jeunes n'étaient pas alcoolisés de façon massive."

Le procureur de la République de Lille, Frédéric Fèvre, a immédiatement ouvert une enquête préliminaire pour viol en réunion.

Mais cette qualification criminelle pourrait être remise en cause car la victime qui a subi un examen médical a déclaré être consentant jusqu'à un "certain moment".

Cette affaire devrait cependant relever de la loi pénalisant le bizutage, qui date de 1998. Selon cette loi, le bizutage est passible de six mois d'emprisonnement et de 7500 euros d'amende, que la victime soit consentante ou pas. "Il s'agit de faits, à l'évidence totalement inadmissibles et pénalement répréhensibles, même si la victime est consentante, précise Frédéric Fèvre, qui fait procéder à l'audition des quelque 80 jeunes impliqués dans l'affaire. A l'issue de l'enquête, le parquet décidera de la suite àdonner à cette affaire.

De son côté, le doyen de la Faculté de médecine a saisi le Président de l’Université afin que les étudiants qui seraient reconnus auteurs ou complices de ces faits soient traduits devant la commission de discipline de l’université qui devra prendre les sanctions appropriées.

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