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Carton rouge pour Arnaud Montebourg

Les employés de PSA d’Aulnay manifestent devant le stand de Citroën, au mondial de l’Automobile, le 29 septembre 2012. Les employés de PSA d’Aulnay manifestent devant le stand de Citroën, au mondial de l’Automobile, le 29 septembre 2012.[THOMAS SAMSON / AFP]

Cette journée d’ouverture du salon de l'automobile à Paris  a été chahutée ce samedi matin. Des salariés de l'usine PSA d'Aulnay et de celle de Ford Blanquefort, près de Bordeaux, ont bruyamment ont envahi le Parc des Expositions à la porte de Versailles où se déroule l’événement pour faire entendre leurs revendications.

Une cinquantaine de salariés d'Aulnay, conduit par le principal syndicat de cette usine, le SIA, a distribué à l'extérieur puis à l'intérieur du salon des cartons rouges aux visiteurs. Ce carton rouge visait Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif - rebaptisé "ministre improductif". 

Arnaud Montebourg devait être présent à l'ouverture officielle ce samedi mais a annoncé sur son compte twitter qu'il sera présent au salon de l'Autombile, samedi prochain.

Les employés de PSA d’Aulnay manifestent devant le stand de Citroën, au mondial de l’Automobile, le 29 septembre 2012.

Banderoles à la main, les salariés de PSA se sont dirigés vers les stands Citroën et Peugeot pour haranguer la foule et tenter de convaincre, sans succès, les hôtesses de porter leurs badges.

 

Des visiteurs compatissants

Parmi ces visiteurs Jean-Jacques, venu du Loir-et-Cher, se veut compatissant envers "ces pauvres gens qui, je pense, vont aller pointer au chômage malgré leur manif".

Plus optimiste, Anne-Sophie, 22 ans, considère que "c'est un bon moyen de se faire entendre".

De son côté, une des manifestantes, Laurence, 43 ans dont 16 à PSA, crie son désarroi: "On sait que l'usine (d'Aulnay) va fermer, mais on veut qu'on ne laisse personne aller à Pôle emploi".

Daniel Hyernard, élu SIA au comité d'entreprise d'Aulnay, venu avec ses deux fillettes, demande que "le gouvernement et la direction se mettent réellement à la table des négociations, car c'est trop dur de rester dans l'incertitude".

Ils ont été rejoints par quelque 360 salariés de l'usine Ford Blanquefort, parmi lesquels Philippe Poutou, membre CGT de l'intersyndicale et ex-candidat du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) à l'élection présidentielle.

Ils sont entrés au salon, munis de billets, pour rejoindre le stand de la marque. Ils ont alors lancé des confettis et recouvert les voitures exposées d'autocollants. Auparavant ils ont traversé, très regroupés, l'ensemble du salon derrière une large pancarte appelant à sauver les emplois chez Ford, ainsi qu'au partage du travail et des richesses.

 

De nombreux soutiens politiques

Olivier Besancenot, ancien porte-parole du NPA, et Jean-Luc Mélenchon, candidat du Front de Gauche à la présidentielle, venus apportés leur soutien aux salariés de Ford, mais également à ceux de Fralib, de Sodimedical, et de Florange notamment, ont exigé du gouvernement qu'il bloque tous les licenciements.

Jean-Luc Mélenchon a dénoncé ces entreprises dont l'objectif premier est "comment faire du fric".Dans l'automobile le défi est particulièrement important: nous savons que nous devons sortir de l'énergie carbonée et du pétrole et nous ne pourrons le faire sans inventivité. Ce sont les travailleurs qui ont ce savoir-faire", a-t-il dit.
 

Olivier Besancenot, ancien porte-parole du NPA, et Jean-Luc Mélenchon, candidat du Front de Gauche à la présidentielle, sont venus apporter leur soutien ainsi que les employés de Fralib, de Sodimedical, et de Florange également menacé par des licenciements massifs. Ils ont exigé du gouvernement qu'il bloque tous les licenciements.

"On a un gouvernement qui a choisi son camp", alors qu'"il peut imposer une loi pour interdire tous les licenciements (...), ce qui peut être fait en une journée", a dit Olivier Besancenot. Il a appelé à "une marche de soutien à la lutte des travailleurs" et suggéré qu'elle se rende "sous les fenêtres de Montebourg".
 

Arnaud Montbourg absent

Le ministre du Redressement productif  était attendu par les manifestants en milieu de matinée au Mondial de l'automobile mais son ministère a informé qu’il ne serait pas présent car il était retenu par des obligations dans son département de Saône-et-Loire. Le ministère a également précisé qu'il n'avait jamais été question pour lui de revenir ce week-end au Salon, où il s'était déjà rendu jeudi et vendredi. Il prévoit d’y retourner encore le 6 octobre.

 L'agenda du ministre transmis officiellement par Bercy la semaine dernière comprenait pourtant bien "l'ouverture officielle du salon de l'automobile" samedi à 9H30. 

 

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