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Fête et enjeux économiques au congrès des pompiers d'Amiens

Une caserne des pompiers à Paris [Jacques Demarthon / AFP/Archives] Une caserne des pompiers à Paris [Jacques Demarthon / AFP/Archives]

Avec un choix de produits allant du camion grande échelle à 400.000 euros, au string bleu marine pour homme avec la mention "Au feu" brodée sur le devant à 12 euros, le congrès des pompiers est à la fois un salon professionnel en temps de crise et une grande fête populaire.

Le congrès annuel, dont la 119ème édition se déroule à Amiens de jeudi à samedi, accueille 350 exposants et 3.000 congressistes. Il dispose d'un budget de 2 millions d'euros, dont 1,3 million est financé par les exposants. 1.700 volontaires ont été recrutés par les organisateurs qui ont dû refuser du monde.

Ouvert à tous et gratuit, proposant de nombreuses animations, il accueille chaque année entre 25.000 à 30.000 visiteurs. Mais cette année les organisateurs espèrent recevoir la visite de 40.000 personnes qui manifesteront leur sympathie aux pompiers, dont l'indice de popularité frôle les 97%.

Pendant trois jours, tous les hôtels d'Amiens et ceux situés dans un rayon de 50 kilomètres sont pleins, et selon les organisateurs, ce congrès annuel est la manifestation itinérante française qui draine le plus de monde.

Du côté des activités professionnelles, l'ambiance est morose. Alors qu'on vendait encore 700 gros camions de pompiers il y a 5 ans, le nombre est tombé à 350 en 2011. Les salariés de la société Camiva, qui fabriquait des véhicules incendie à Chambéry et a été rachetée par l'Italien Iveco, sont venus manifester à Amiens, devant le stand de leur actionnaire. Ils protestent contre la fermeture de leur usine, avec la suppression de 171 emplois. Un autre fabricant, Sides, à Saint-Nazaire, est menacé.

Les conseils généraux qui assurent 57% du financement des pompiers, et les communes qui en assurent 43% n'ont en effet plus d'argent.

Le secrétaire général de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France (FNSPF), le colonel Patrick Heyraud, estime que la "France a un savoir faire dans le matériel incendie qui doit être défendu". Il souhaite voir naître un label "Recommandé ou utilisé par les sapeurs-pompiers de France" et créer un un club de partenaires. Des pompiers ont ainsi réalisé "des essais de feu" de voitures électriques avec Renault.

A côté des fabricants d'ambulances, brancards, casques, bottes, sprinklers, citernes, matériels de réanimation, toute une série de stands de vêtements, souvenirs, écussons, poupées habillées en pompier, jumelles, couteaux, véhicules miniatures, parfums, statuettes s'adressent à la grande famille des amis des pompiers.

Les sapeurs d'Amiens proposent ainsi un calendrier des pompiers de la ville légèrement dénudés à 10 euros. Plus poétique, une collectionneuse, Anne-Marie Teillol expose 5.500 insignes de poitrine venant des casernes de toute la France. Il y aurait entre 100 et 200 collectionneurs de ces insignes, dites aussi pucelles, dans l'Hexagone.

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