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Amiens : les détails de la zone de sécurité prioritaire dévoilés

Vue des quartiers nord d'Amiens, en août 2012 [Philippe Huguen / AFP/Archives] Vue des quartiers nord d'Amiens, en août 2012 [Philippe Huguen / AFP/Archives]

Un peu plus d'un mois après les émeutes urbaines qui ont agité Amiens, le préfet de la Somme a présenté mardi les contours de la nouvelle zone de sécurité prioritaire qui encadre les quartiers nord de la ville réputés sensibles.

Cette "ZSP" est plus large que la zone urbaine sensible déjà existante et "permet d'inclure les voies pénétrantes du quartier", précise le dossier de présentation.

Dans un quartier qui concentre plus de la moitié des violences urbaines enregistrées sur la ville, pour un cinquième de la population, la ZSP propose d'une part une "présence policière renforcée" et d'autre part le renforcement des "partenariats opérationnels avec la municipalité, le bailleur social, l'Education nationale" ou encore les transports publics.

Les services de l'Etat ont quatre priorités : la diminution des violences urbaines, des vols avec violences, le démantèlement de réseaux de trafics de stupéfiants et la lutte contre l'économie souterraine, ainsi que la réduction des atteintes à la tranquillité publique.

La ZSP prévoit notamment la création d'un comité opérationnel de coordination de sécurité (COCSI), sous la codirection du préfet et du procureur.

"On ne peut pas faire de sécurité sans les habitants", a insisté le préfet Jean-François Cordet, promettant un contact permanent avec la population. Pour l'instant, la ZSP se met en place à effectifs et moyens constants, a-t-il indiqué.

 

Des millions de dégâts dans les violences

Dans la nuit du 13 au 14 août, de violents affrontements avaient fait dix-sept blessés chez les policiers et des millions d'euros de dégâts dans le quartier d'Amiens-Nord.

Deux informations judiciaires ont été ouvertes, une pour chef de tentative d'homicide volontaire avec préméditation qui concerne les tirs d'armes à feu sur les fonctionnaires de police et l'autre pour dégradation par incendie, a précisé le procureur de la République Bernard Farret. Des commissions rogatoires sont en cours mais aucune arrestation n'a eu lieu.

"Prenant acte" de la création de cette ZSP, Véronique Duclercq, présidente de l'association Cardan, implantée de longue date à Amiens-Nord, relevait, sans juger le dispositif, qu'il y a eu "une époque où les services de police avaient un impact sur le quartier parce qu'ils y étaient reconnus, ils y avaient un rôle peut-être autre qu'un rôle de déplacement d'uniformes, donc on verra ce que ça va donner". Elle a appelé à "remettre de la vie dans ces quartiers".

 

Les habitants attendent des actes

A Amiens Nord, l'annonce provoquait quelques haussements d'épaules. "On ne pense pas que ça va changer, mais on l'espère", notait Khaled, un habitant du quartier.

"Ils viennent ici, ils font des réunions, ce ne sont que des paroles, mais l'essentiel c'est d'agir sur le terrain", réagissait vivement son ami Hakim.

"On ne se prend plus la tête avec ça. Mon seul problème, c'est le début de l'histoire, qu'ils nous aient parqués comme ça. On nous a mis une piscine, une mairie, un représentant du procureur. Tout est dans le quartier. Les gens n'ont pas besoin de bouger", regrettait Khaled.

Plus loin, un groupe préfère garder l'anonymat, réticent à réagir à cette annonce. Remonté contre l'inaction des pouvoirs publics, un jeune homme pointe le doigt vers "les entreprises" qui "profitent de la zone franche pour ne pas payer d'impôts mais qui n'embauchent même pas 5%" de locaux.

 

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