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Le Pen dénonce des violences anti-soldats à Castres

Le 8ème Régiment de parachutiste d’infanterie de marine (RPIMa) de Castres, le 20 mai 2008. Le 8ème Régiment de parachutiste d’infanterie de marine (RPIMa) de Castres, le 20 mai 2008.[ERIC CABANIS / FILES / AFP]

Dans la nuit de vendredi à samedi des violences entre soldats parachutistes et jeunes ont coûté un œil à un des militaires. Alors que dimanche soir, deux jeunes dont un militaire ont été mis en examen et écroués, Marine Le Pen dénonce le silence des associations.

Dans un communiqué, la présidente du Front National appelle à plus de respect envers les soldats français « sur les théâtres extérieurs bien sûr, mais aussi sur le territoire national ». Marine Le Pen s’interroge sur le « silence persistant » des associations SOS-Racisme et MRAP qui devraient selon-elle se porter partie civile.

 

"Sales militaires", "sales français"

Car c’est sur leurs uniformes et leurs origines que les militaires ont été pris à partie ce vendredi soir alors qu’ils tentaient de défendre une jeune fille importunée devant un bar. L’altercation se transforme en bagarre générale. D’autres militaires ainsi que d’autres jeunes viennent à la rescousse. Un soldat est blessé par un tesson de bouteille et perd un oeil. Il ne pourra désormais plus exercer dans l'armée.

Selon le colonel Eric Chasboeuf, chef de corps du 8ème Régiment de parachutiste d’infanterie de marine (RPIMa) dont appartient le soldat blessé, les jeunes mis en cause dans les violences sont maghrébins.

Un haut responsable policier reconnaît l'existence à Castres de tensions entre jeunes issus de l'immigration et militaires, qui se manifestent parfois quand les parachutistes quittent leurs quartiers. Il met cependant en garde contre une vision manichéenne qui caricaturerait les faits en un affrontement entre Maghrébins et militaires. Les nombreux commentaires postés sur internet et sur des sites d'extrême droite confirment son pressentiment.

Il ajoute que les protagonistes des violences dans lesquelles le militaire a été blessé ne sont peut-être pas les mêmes que ceux qui ont invectivé les parachutistes devant le bar. Il observe également que certains parachutistes ont eux-mêmes été des jeunes en difficulté et que certains sont aussi issus de l’immigration.

Dans ce sens, le procureur a déclaré : "Un juge est saisi pour apprécier le déroulement des faits et ce qui a provoqué ces actes de violence; pour l'instant, toute autre appréciation sur un affrontement entre des communautés identifiables comme, d'un côté des militaires, de l'autre telle ou telle communauté, c'est aller beaucoup trop vite (dans) les conclusions"

 

Un militaire et un jeune écroués

Deux suspects ont été mis en examen pour violences en réunion ayant entraîné une infirmité permanente, a déclaré le procureur de Toulouse Michel Valet.

Le militaire âgé de 24 ans appartient à une unité toulonnaise selon la police. Il a deux condamnations sur son casier judiciaire. L’autre mis en examen est un jeune homme de presque 19 ans, au casier judiciaire vierge.

Le procureur n’a pas révélé lequel est soupçonné d’avoir porté le coup de tesson de bouteille qui a coûté un œil à un militaire.

 

Pas de nouveaux affrontements dans la ville

Le calme semble revenu à Castres (Tarn), ville de 42.000 habitants. Aucunes représailles n’ont été signalées dans les nuits suivant les violences. La police a cependant renforcé sa vigilance et les hommes du 8ème RPIMa ont été consignés.

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