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Chevaline : deux ratés pour une enquête hors-normes

Chevaline enquête Les enquêteurs lors de la conférence de presse donnée le 6 septembre.[JEAN-PIERRE CLATOT / AFP]

En moins de 24 heures, l'enquête sur la sauvage tuerie de Chevaline a déjà été émaillée par deux petits ratés.

La prudence du procureur de la République d'Annecy, Eric Maillaud, jeudi, pour faire le point avec la presse sur les premiers éléments de l'enquête tranchait avec les quelques ratés qui ont émaillé le début de l'affaire de la tuerie de Chevaline.

> Une mort annoncée à tort

Tout a commencé quelques minutes après la révélation du faits-divers. Jeudi, Eric Maillaud convoque une conférence de presse à la hâte devant le caractère hors-norme de l'affaire que la France découvre alors. Il annonce le décès de la jeune fille de 7 ans, retrouvée mercredi après-midi, grièvement blessée à côté de la voiture ou gisent quatre corps.

Mais une heure plus tard, le même indique à l'AFP qu'il a peut-être parlé un peu vite. "Elle est en effet toujours au bloc opératoire au CHU de Grenoble", précise-t-il. Si mercredi en début de soirée, son pronostic vital restait engagé, les médecins étaient bien plus confiant dans son rétablissement jeudi.

> Une fillette découverte 8 heures après les faits

L'autre aspect gênant de cette affaire, c'est le délai de huit heures qui s'est écoulé entre le massacre et la découverte d'une fillette de quatre ans survivante retrouvée prostrée à leurs pieds dans la voiture. Les gendarmes ont avancé comme explication que la scène du crime avait été "gelée" dans l'attente de techniciens parisiens.

"Les pompiers, les techniciens, les médecins ont regardé dans la voiture par des trous à travers les vitres mais ils n'ont pas vu la petite. La gamine, terrorisée, n'a jamais bougé. Elle est restée sous les jambes de sa mère", a expliqué un enquêteur.

En fait, ce n'est que vers 23h que les gendarmes ont appris par des voisins de camping des victimes que la famille comptait une deuxième fillette. Un délai si long qu'un début de polémique n'a pas manqué d'éclater jeudi.

"Pourquoi les autorités de la gendarmerie nationale n'ont pas fait appel aux techniciens de l'Institut national de police scientifique (INPS) situé à Ecully (Rhône), soit à une heure de route en voiture de la scène de crime de Haute-Savoie ? ", s'est interrogé le syndicat Alliance dans un communiqué. Un reproche fait également par plusieurs responsables policiers interrogés par l'AFP.  L'INPS, dans la banlieue de Lyon se situe à moins de deux heures de route de Haute-Savoie sans gyrophares.

Malgré cela, Sir Peter Ricketts, l'ambassadeur de Grande-Bretagne en France s'est dit "satisfait" de la manière dont la gendarmerie française mène l'enquête. Interrogé sur la découverte de la fillette miraculée il a affirmé que "c'était une chose horrible à infliger à quiconque". "Je ne ferai pas de critiques, je sais que c'était difficile", a-t-il cependant nuancé. "J'ai compris que (les gendarmes) craignaient de perturber la scène du crime et qu'ils n'avaient aucune raison de penser qu'une autre fillette se trouvait sur les lieux", a-t-il remarqué.

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