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Algues vertes/pesticides : le débat est ouvert

Des représentants du monde agricole et des associations environnementales ont lancé jeudi une démarche de médiation inédite sur les algues vertes et les pesticides, avec ouverture d'un blog pour recueillir l'avis des internautes et un débat public le 27 septembre. [AFP] Des représentants du monde agricole et des associations environnementales ont lancé jeudi une démarche de médiation inédite sur les algues vertes et les pesticides, avec ouverture d'un blog pour recueillir l'avis des internautes et un débat public le 27 septembre. [AFP]

Des représentants du monde agricole et des associations environnementales ont lancé jeudi une démarche de médiation inédite sur les algues vertes et les pesticides, avec ouverture d'un blog pour recueillir l'avis des internautes et un débat public le 27 septembre.

Les agriculteurs participant à l'opération, intitulée "De la crispation à la médiation", ne représentent pas l'ensemble du monde agricole puisqu'il s'agit seulement de ceux du Forum de l'agriculture raisonnée respectueuse de l'environnement (Farre), une association interprofessionnelle. L'agriculture raisonnée, basée sur l'agriculture conventionnelle, répond à certains principes de respect de l'environnement et de maîtrise des risques sanitaires.

France nature environnement (FNE), une fédération de 3.000 associations, co-organise cette tentative de médiation, dont l'idée a été lancée à la suite d'une campagne d'affichage forte de FNE. Cette campagne, diffusée dans le métro parisien en février 2011, dénonçait les OGM, les pesticides et les algues vertes -avec par exemple un enfant jouant au milieu d'algues dont la décomposition "dégage un gaz mortel", sous la mention "Bonnes vacances".

Christophe Grison, président du Farre, a dénoncé cette campagne comme "caricaturale et injuste", et a souhaité sortir de cette "confrontation stérile". Jean-Claude Bévillard, de FNE, a relevé que les algues vertes et les pesticides "symbolisent la difficulté de ce couple agriculture et environnement", qu'il a décrit comme "tumultueux et inséparable".

"Il faut trouver au moins des consensus partiels", a-t-il affirmé.

"On ne va pas s'invectiver en permanence, il faut aller au bout des choses et intégrer des contraintes", a renchéri Bruno Genty, président de FNE.

Plusieurs intervenants ont posé les données du débat devant la presse. Une éleveuse de porcs bretonne a assuré que des efforts étaient faits. Certes "mais ils sont désespérés par rapport à l'ampleur du problème", a rétorqué Lionel Vilain (FNE), qui a suggéré une "meilleure répartition" de la production de porcs, largement concentrée sur deux départements bretons.

Quant aux pesticides, leur utilisation ne fait que croître en France, en dépit du plan Ecophyto de 2008 prévoyant une division par deux d'ici à 2018. "Les solutions techniques sont complexes", mais "le progrès est en marche", a assuré un arboriculteur.

Membre de FNE, Claudine Joly a rétorqué qu'on "part de loin", avec des pommes arrosées par pas moins de 35 pesticides, et que faute d'abeilles pollinisatrices, dévastées par les pesticides, "on va bientôt se battre pour se partager trois fruits qui auront été pollinisés à la main".

L'écrivain Erik Orsenna, évoquant "le métier très complexe et solitaire de l'agriculteur", sera un des deux grands témoins du débat, tandis que l'avocat Francis Teitgen, ancien bâtonnier de l'ordre, jouera le rôle de médiateur.

Ce dernier a espéré que le débat du 27 septembre définisse "une feuille de route pour les deux parties", avec "les désaccords et les progrès possibles" actés dans un document public.

Du 24 au 26 septembre, des représentants et des témoins de chaque partie seront auditionnés à huis clos par le médiateur, assisté des grands témoins et d'étudiants de l'université Paris-Dauphine, partie prenante à cette opération. Le débat du 27 septembre, dans une salle de l'Assemblée nationale, sera ouvert par le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll et clôturé par la ministre de l'Ecologie Delphine Batho.

Les conclusions de la médiation seront rendues publiques le 5 octobre.

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