Des salles de consommation de drogues bientôt ouvertes en France ? La ministre de la Santé, Marisol Touraine, a déclaré jeudi sur LCI que son ministère serait prêt «assez rapidement» pour lancer de telles expérimentations, en collaboration avec des élus et des associations.
Objectif : déterminer la pertinence de ces «salles de shoot», lieux de consommation de stupéfiants, où les toxicomanes ont accès à un matériel stérile et où un accompagnement médical leur est proposé.
La question de l’autorisation de ces salles, relancée mercredi par le député PS Jean-Marie Le Guen, n’est pas nouvelle. Le débat avait déjà été lancé en 2010 et pendant sa campagne, François Hollande s’était dit favorable à des expérimentations.
Hier, Jean-Vincent Placé, le président du groupe EELV au Sénat, a souhaité, sur LCI, un test rapide de salles de moindre risque à Paris et Marseille. Hervé Morin, du Nouveau centre, lui a emboîté le pas. «Cette fois-ci, nous sommes plutôt confiants», glisse Pierre Chappard, coordinateur français du Réseau prévention des risques qui regroupe des associations qui militent depuis des années pour l’ouverture de ces salles.
A Paris, Marseille ou Bordeaux, elles n’attendent plus que le feu vert de la ministre. «A Paris, nous pourrions commencer une expérimentation début 2013. Il manque simplement l’aval de Marisol Touraine», explique Pierre Chappard. Et de balayer les arguments des opposants : «Il n’y a aucun effet pervers connu. Là où ces salles existent [Allemagne, Pays-Bas, Espagne…] on constate une baisse des overdoses, des contaminations VIH… Et elles n’incitent pas à la consommation mais sont des outils de sortie de dépendance.»
Aussi sur Direct Matin :