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Amiens : 16 policiers blessés et des millions d'euros de dégâts

Violences à Amiens Un véhicule incendié lors des affrontements. [PHILIPPE HUGUEN / AFP]

Des violences entre une centaine de jeunes et les CRS ont enflammé les quartiers nord d’Amiens, dans la nuit de lundi à mardi. Bilan, 16 policiers blessés et des millions d'euros de dégâts.

Selon la préfecture de la Somme, une centaine de jeunes ont commencé lundi soir vers 21h "à harceler les forces de l'ordre venues sécuriser le quartier après des heurts dimanche soir". La police avait procédé au contrôle routier d'un automobiliste ayant une conduite dangereuse. Cette intervention a été jugée excessive par certains riverains, alors que la famille et les proches d'un jeune homme de 20 ans, mort jeudi après un accident de moto, étaient réunis à proximité pour une cérémonie de deuil. 

Aux heurts, les forces de l'ordre ont répliqué avec des tirs de flashball et lacrymogènes. Des tirs de mortiers et de feux d'artifices ont alors été échangés. Un hélicoptère de la gendarmerie et des CRS ont été appelés en renforts. 150 personnes appartenant au force de l'ordre étaient mobilisés au total. Bilan, seize policiers ont été blessés par des tirs de chevrotine, de mortier et des jets de projectiles. Mais aucune arrestation n'a été effectuée.

Lors des violences, une école maternelle, une salle communale, des poubelles et des véhicules ont été incendiés. Les pompiers ont eu du mal à intervenir. Les affrontements ont eu lieu jusque 4h du matin. Mardi matin, les services municipaux ramassaient les restes de poubelles, et des carcasses de voitures en travers des rues. Les bus ne circulaient plus.

"Pour moi, c'est l'anéantissement. Je ne sais pas quoi dire, il n'y a pas de mots pour exprimer ce qu'on ressent quand on arrive sur son lieu de travail et que tout est anéanti", a réagi Sylvie Ramet ce matin, directrice de l'école incendiée, sur BFM-TV.

 

Un quartier déjà désigné comme sensible

"Il y a ici des incidents réguliers, mais cela fait des années que je n'ai pas connu une nuit aussi violente avec autant de dégradations", a déclaré le maire d'Amiens Gilles Demailly (PS). "Ca fait des mois que je réclamais des moyens car la tension montait dans le quartier", a t-il ajouté avant d'estimer que les dégats se chiffreont "en millions d'euros".

Ce quartier est classé parmi les quartiers les plus difficile en France. Il a récemment été inscrit parmi les 15 «zones de sécurité prioritaire» annoncées la semaine dernière par Manuel Valls. La présence policière devrait y être renforcée.
 

 

Des réactions politiques

François Hollande a rapidement réagi en fin de matinée et a promis de mettre en œuvre "tous les moyens de l'Etat" pour lutter contre les violences. "Ces faits sont inacceptables et le gouvernement fera preuve de la plus grande fermeté à l'égard de leurs auteurs", a réagi pour sa part le Premier ministre Jean-Marc Ayrault.

Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls devait se rendre à Amiens en début d'après-midi.

"Si cela se confirme que des fonctionnaires chargés de défendre la loi se sont fait tirer dessus à la chevrotine par des voyous, c'est totalement inadmissible, et il est évident que moi j'attends du gouvernement une réponse très ferme", a déclaré Thierry Mariani, chef de file de la Droite populaire (UMP) sur BFM-TV.

"L'explication réside dans le laxisme et le laisser-faire qui caractérisent tous les gouvernements : il n'y a jamais eu de karcher sous Nicolas Sarkozy, mais un petit vaporisateur, et ce ne sont pas les malheureuses "ZEP de la sécurité" de Manuel Valls qui régleront le moindre problème", a réagi le Front national dans un communiqué.

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