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Moussaoui contre la mention de la religion en cas d'agression

Mohammed Moussaoui, président du CFCm, rencontre François Hollande à l'Elysée le 20 juillet 2012[AFP/Archives]

Le président du Conseil national du Culte musulman (CFCM), Mohammed Moussaoui, a souhaité vendredi qu'en cas d'agression, il ne soit pas fait mention de l'appartenance religieuse de l'agresseur ou de l'agressé, ceci afin d'éviter "les généralisations".

Mohammed Moussaoui s'exprimait devant la presse dans la cour de l'Elysée, à l'issue d'un entretien avec le président François Hollande.

Au CFCM, "nous souhaitons que, lorsqu'il y a une agression, l'origine ou l'appartenance religieuse de l'agressé ou de l'agresseur ne soient pas mises systématiquement en avant sans prendre les précautions qui s'imposent", a-t-il affirmé.

Selon lui, "une agression contre un musulman n'est pas forcément un acte anti-musulman. Dans notre pays, les agressions émanant d'imbéciles existent, la probabilité pour que l'agressé soit musulman n'est pas nulle, comme la probabilité pour que l'agresseur soit musulman n'est pas nulle. Et je pourrais dire autant pour les juifs, pour les catholiques, les protestants".

"Il faut être très attentif à ce que les agressions ne soient pas forcément caractérisées sans qu'il y ait des éléments probants qui permettraient de qualifier l'acte d'anti-musulman ou d'antisémite", a-t-il insisté.

M. Moussaoui a dit "comprendre l'angoisse et l'inquiétude des Juifs de France suite à ce qui s'est passé à Toulouse (ndlr trois enfants juifs et un rabbin assassinés par Mohamed Merah, en mars) mais je dis à nos coreligionnaires juifs qu'il n'est pas dans notre intérêt à ce que tout acte, je dirais d'incivilité ou acte d'agression, soit systématiquement qualifié d'antisémitisme".

Il ne faut "pas confondre des jeunes qui peuvent être désoeuvrés et qui commettraient un acte délictueux, inacceptable" avec l'ensemble des jeunes, et il ne faut pas "que leur origine religieuse soit mise en avant et que des généralisations quelquefois approximatives soient faites", a ajouté M. Moussaoui.

Il a également indiqué que "depuis les élections passées, on a observé une diminution des actes anti-musulmans".

Le président du CFCM a également affirmé au chef de l'Etat que les musulmans de France souhaitaient "être considérés comme citoyens à part entière", que l'organisation de leur culte était leur "affaire" et a demandé que "les moyens qui permettraient son indépendance soient mis en oeuvre, notamment les financements".

"Sur toutes ces questions, le président Hollande a été très attentif, très à l'écoute", a-t-il affirmé.

Reçu le 12 juillet par le chef de l'Etat, le grand rabbin de France Gilles Bernheim avait demandé que les autorités religieuses musulmanes "récusent publiquement tout ce qui peut rappeler l'intégrisme et la violence que portent certains courants de l'islam", sur fond de progression des actes antisémites depuis l'affaire Merah, en mars dernier.

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