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Ethylotests obligatoires : y a t-il conflit d'intérêt ?

A partir du 1er juillet, les éthylotests sont obligatoires dans toutes les voitures. [ALAIN JOCARD / AFP]

Un salarié de la principale entreprise qui fabrique les Ethylotest en France, est aussi le président de l'association à l'origine du décret qui rend obligatoire ces ballons gonflables dans toutes les voitures. 

A partir du 1er juillet, tous les conducteurs devront posséder un éthylotest dans leur véhicule. Rendu obligatoire par un décret du 28 février dernier, ces objets qui permettent de vérifier le taux d'alcoolémie d'une personne,  pourraient bien rapporter gros aux entreprises qui les fabriquent. 
 
Parmi celle-ci : Contralco.  Actuellement leader européen des ballons gonflables, cette PME de l'Hérault, créée en 1982, a de grandes chances de devenir le fournisseur principal des 46 millions d'automobilistes de l'Hexagone. Selon le journal Sud-Ouest, cette entreprise familiale, au bord de la faillite, il y a encore quelques mois, aurait embauché une centaine de personnes supplémentaires pour faire face à la demande. Une initiative plutôt louable en ces temps de crise, sauf que parmi l'un des salariés de cette PME, figure le président d'I-Test, l'association à l'origine du décret arraché au gouvernement Fillon.
 
Pour la Ligue de défense des conducteurs (LDC), « c'est un scandale ». « On aurait pu croire que cette association regroupait des familles de victimes ou bien des bénévoles désintéressés, et l'on découvre en fait que son président n'est autre que le représentant des fabricants d'éthylotests. Ce monsieur a réussi un coup de maître en garantissant à sa boîte un marché juteux de plusieurs dizaines de millions d'euros », assure la secrétaire générale de la LDC, Christiane Bayard, dans les colonnes de Sud-Ouest.
 
Pour Daniel Orgeval, le président d'Itest, également formateur chez  Contralco. joint par Sud-Ouest, sa démarche n'a rien d'illégale. «Non, je ne passe pas mes week-ends avec Claude Guéant, j'ai juste été convaincant auprès des députés. (…) Alors, que l'on n'y cherche pas un coup tordu » répond-il à ceux qui soupçonnent I-Test d'être plus un syndicat professionnel qu'une association impliquée dans la prévention routière. 
 
De son côté, son employeur, reconnaît « ne pas cracher sur les conséquences commerciales du décret ».  Cependant, Contralco n'apprécie guère ces critiques. L'entreprise indique réfléchir au dépôt d'une plainte pour diffamation. « Nous sommes victimes d'un tissu de mensonges orchestré par la Ligue de défense des conducteurs, une association obscure qui appelle aux dons, mais qui n'a même pas déposé ses statuts en préfecture », explique Guillaume Neau, directeur marketing de la PME. Il rappelle que si Contralco détient 78% des ventes du marché français, elle n'est pas le seul fabriquant d'Ethylotest. 
 
 

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