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Le Conseil National Handicap interpelle François Hollande

Un étudiant handicapé en Mayenne.[FRED DUFOUR / AFP]

Le Conseil National Handicap vient de publier un livre blanc sur la situation des étudiants handicapés en France. Le constat dressé est alarmant. Entretien avec la présidente du CNH, Monique Pelletier, ancienne ministre chargée de la Condition féminine de Raymond Barre.

Un livre blanc sur le handicap c’est une première en France ?

Je le crois, oui. Nous essayons de pointer du doigt un certain nombre de dysfonctionnement dans notre pays. Ce n’est pas possible qu’en France le nombre d’étudiants victimes d’un handicap soit trois fois inférieur à celui d’autres pays européens. En Angleterre, il y en a plus de 30.000, en Allemagne plus de 40.000. Nous sommes en retard, nous devions alerter l’opinion.

Il est vrai que la question n’a pas été beaucoup abordée lors de la dernière campagne présidentielle…

C’est franchement regrettable. J’ai personnellement lancé un appel aux deux candidats en lice pour le deuxième tour dans l’édition du Figaro du 28 avril 2012. François Hollande m’a apparemment entendu puisqu’il a abordé le sujet au cours d’un entretien au Grand Journal de Canal +. C’est un motif de satisfaction mais c’est trop peu. A lui maintenant de faire appliquer la loi handicap de 2005.

Cette loi handicap votée en 2005 par l’assemblée nationale est-elle caduque ?

Absolument pas ! Elle est parfaite. En France, on aime bien voter des lois. On aime un peu moins les appliquer. Cette loi est remarquable mais elle n’est qu’en cours d’application. .. sept ans après son vote. Je compte faire parvenir notre rapport au prochain ministre de l’Enseignement supérieur puis prendre rendez-vous rapidement avec les responsables universitaires.

Quelles sont les problèmes rencontrés par les étudiants handicapés en France ?

Ils sont multiples. Il y a toujours des problèmes de logement, d’autres de transport. L’accès à certaines universités est encore parfois difficile. Souvent les étudiants valides ignorent les handicapés et ne veulent pas se mélanger à eux. Plus grave encore, certains enseignants portent des suspicions sur des handicaps dits « non-visibles » comme le diabète. Ce n’est pas possible d’en arriver là.

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