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D'où viennent les armes des caïds marseillais ?

Armes illégales Une saisie d'armes illégales à Marseille en novembre 2010.[GERARD JULIEN / AFP]

Entre le réglement de compte à la Kalachnikov le 12 avril au matin à Marseille, l'arsenal de guerre découvert chez Mohamed Merah au mois de mars ou le faits divers dramatique de Mende la semaine dernière, la France découvre jour après jour, effarée, la quantité d'armes à feu illégales qui circulent sur notre territoire. Un fléau difficile à endiguer. Explications.

Officiellement, 3,5 millions d'armes à feu sont recensées en France. En réalité, 10 millions circuleraient. Toutes ne sont pas détenues illégalement, loin de là. La police estime qu'il y aurait 30 000 armes illégales sur le territoire. Une estimation réalisée d'après leurs saisies. Les forces de l'ordre mettent la main chaque année sur environ 4 000 armes détenues illégalement. Partant du principe que l'essentiel du stock leur échappe, la police considère que ses prises ne représentent que 10 à 15% du stock total, soit 30 000 armes.

Les Balkans, premier fournisseur français

Deux parlementaires, Bruno Leroux (PS) et Claude Bodin (UMP) se sont penchés sur la question des armes à feu dans un rapport parlementaire en 2010. Selon eux, les armes illégales arrivent en France par trois canaux différents. Premier canal, elles sont issues du pillage de stocks d'armes de guerre dans les Balkans lors des derniers conflits, principalement la Serbie, la Croatie et la Bosnie. Elles peuvent aussi provenir des pays de l'Est dont des habitants rapatrient des armes des Balkans au compte-goutte. Autrement, il s'agit d'organisations criminelles en contact direct avec le banditisme national qui se procurent des armes directement dans les Balkans. Quel que soit le canal, ces armes arrivent en France par la route, essentiellement à la frontière franco-italienne.

Une mutualisation des armes

Les saisies d'armes, largement médiatisés peuvent donner froid dans le dos, tant le phénomène semble s'amplifier. La réalité n'est pas aussi simple. Davantage qu’une multiplication du nombre d’armes présentes dans les quartiers sensibles, on assiste en réalité au développement d’une mutualisation de l’accès aux armes. Les bandes échangeraient entre elle sur la localisation et la disponibilité des armes. Ainsi la découverte d'armes illégales dans des parties communes d'immeuble ne serait pas un hasard. 

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