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PSG : «Emery, je dis oui !», par Pierre Ménès

Unai Emery a été le grand artisan de la démonstration du PSG face au FC Barcelone. [LIONEL BONAVENTURE / AFP]

J’imagine certains lire mon titre et se dire «il est pas gonflé le Pierrot, il y a deux semaines il massacrait Emery et là il lui fait une statue.» C’est pas faux.

Mais c’est toute la cruauté du foot où tout se joue sur un match. Laurent Blanc en sait quelque chose lui qui a pris la porte après son échec à Manchester City et son fameux 3-5-2. Emery vient de vivre la même chose. Mais dans le bon sens.

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Le Basque, fort de ses trois victoires consécutives en Europa League avec le FC Séville, a signé à Paris pour faire franchir un cap au club en Ligue des Champions. Depuis mercredi soir, on peut dire qu’il est plus que sur la bonne voie.

Ce que j’ai adoré lors de ce match contre Barcelone, c’est cette faculté qu’a eu le PSG à changer sa tactique. Sous Laurent Blanc, le PSG s’imposait par son style ou échouait avec ses idées.

Le Barça étouffé

Là, le Paris version Emery a proposé aux Catalans, une opposition à laquelle ils ne s’attendaient pas. Pas de bagarre pour la possession. Paris s’est concentré sur le pressing, sur sa capacité à récupérer le ballon dans le camp barcelonais comme sur le but de Draxler. Le Barça a été étouffé. Les esprits chagrins feront remarquer qu’on a rarement vu cette équipe évoluer à un niveau aussi faible. Mais je suis convaincu que la prestation parisienne y est pour beaucoup.

On pourrait presque dire que Paris a joué «à la monégasque», se concentrant sur la récupération de la balle et sur sa capacité à exploser vers l’avant avec une vitesse d’exécution qu’on a très rarement vu au PSG.

Sur le plan tactique, Emery a donc donné une fessée à Luis Enrique, qui pourrait ne pas se relever de cet échec. Mais Emery a aussi fait les bons choix. En préférant Meunier, qui ne cesse de progresser, à Aurier et Kurzawa à Maxwell. Et surtout en sortant Lucas, le joueur qu’il a le plus utilisé cette saison, pour lui préférer Di Maria.

L’Argentin, si décevant en 2016 avait montré quelques signes d’amélioration depuis le début de l’année aiguillonné par la concurrence de Draxler. Contre le Barça, il a su hisser son niveau de jeu à des sommets jamais atteints depuis qu'il est à Paris. Deux buts sublimes, une super participation au jeu. Bien vu Emery.

Kimpembe, monstrueux

Et puis on n’oubliera surtout pas de souligner les prestations des jeunes issus du centre. Passe encore pour Adrien Rabiot, dont tout le monde connaît les immenses qualités. Mais le voir à ce niveau sur le plan physique et technique face à une telle opposition en dit long sur ses immenses capacités.

Et que dire de la prestation de Presnel Kimpembe, titularisé la veille du match suite au forfait de Thiago Silva, pour son premier match en Ligue des champions face à la MSN ? Il a été monstrueux. De puissance mais aussi, et surtout, de calme et de lucidité.

Bref, la soirée a été mémorable pour le PSG. Maintenant, il ne s’agit que d’un huitième de finale et la route est encore longue. Mais Paris a envoyé un message puissant contre le Barça. Et croyez-moi, toute l’Europe l’a entendu.

On va surveiller désormais le comportement du PSG en Ligue 1 où il est souvent branché sur courant alternatif. Cette immense performance européenne va-t-elle confirmer cette tendance ou au contraire donner une force nouvelle au jeu parisien ? Désormais je peux le dire, je fais confiance à l’entraineur pour mener cette mission à bien.

On va me dire que je retourne ma veste. Je répondrai que c’est Emery qui m’a pris sur ses genoux (il peut aujourd’hui) et me l’a retournée lui-même.

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