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Ce doux rêve bleu, par Pierre Ménès

Pierre Ménès, chroniqueur de Direct Matin. Pierre Ménès, chroniqueur de Direct Matin.[©MALEAN]

Aujourd’hui, il y a deux écoles au sujet de l’équipe de France. Ceux qui ne voient que le résultat pour se bercer d’une douce euphorie. Et les autres qui ont vu dans le match contre l’Albanie une innommable purge plus qu’inquiétante pour la suite de la compétition.

En fait, les deux ont un peu raison. Parce qu’au fond, le résultat prime sur tout et qu’avec six points en deux matchs, les Bleus ont fait le boulot. Mais bon, il faudrait être un peu béat pour se gargariser sur deux succès acquis dans les tout derniers instants contre la Roumanie (2-1) et l’Albanie (2-0) surtout avec un tel contenu. Parce qu’on sait depuis le tirage au sort que ce groupe A est un boulevard pour l’équipe de France avec un huitième de finale tout à fait jouable et un quart du même calibre.

Mais on attendait tout autre chose. En termes de contenu, d’intensité, de qualité technique. Dans chaque ligne, on trouve un gros point d’interrogation. La défense en est un immense à elle toute seule. Entre des latéraux défaillants, une défense centrale qui reste, et c’est pour le coup assez logique, encore expérimentale, on se demande encore comment elle va réagir face à de vrais attaquants.

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Au milieu de terrain, il est clair que Didier Deschamps est dans le flou. Pas forcément en raison de ses choix tactiques, mais bel et bien parce que deux de ses trois titulaires sont loin de leur meilleur niveau. Blaise Matuidi n’a pas de jambes et souffre évidemment sur le plan technique. Et Paul Pogba déçoit tant par son activité que son rayonnement technique. En attaque, on attend qu’Antoine Griezmann devienne le leader dont la France a tant besoin. Remplaçant au coup d’envoi contre l’Albanie, on ne peut pas dire que son entrée ait été tonitruante dans le jeu. Mais il a marqué. Et ça peut largement suffire à faire sauter un verrou psychologique.

Reste Dimitri Payet, auteur de deux buts et d’une passe décisive en deux matchs et à l’origine de nombreux bons ballons mal exploités par ses coéquipiers. On peut se demander si la star de West Ham n’est pas déjà en surrégime. Le tableau n’est pas très reluisant. Ce n’est pas méchant, c’est juste un constat lucide. Peut-être que les Bleus auront puisé dans ces matchs si pénibles une force qui leur sera bien utile pour la suite de la compétition. Le rêve bleu passe par là. Sinon, ça risque d’être un peu compliqué.

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