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Euro 2016: Adil Rami, le revenant de l'équipe de France

L'attaquant Kevin Gameiro (à gauche) et le défenseur Adil Rami, le 24 mai 2016 à Clairefontaine [FRANCK FIFE / AFP] L'attaquant Kevin Gameiro (à gauche) et le défenseur Adil Rami, le 24 mai 2016 à Clairefontaine [FRANCK FIFE / AFP]

Un Euro 2012 sans convaincer en tant que titulaire, suivi d'une longue traversée du désert et finalement un retour en équipe de France en remplacement de raphaël Varane, forfait pour l'Euro 2016 : Adil Rami est passé par tous les états avant d'être récompensé par les alés et son parcours à Séville. 

Il nétait même pas réserviste. Didier Deschamps, compte tenu de la suspension de Mamadou Sakho pour une infraction à la législation antidopage et du forfait de Kurt Zouma (genou), avait choisi le 12 mai de convoquer Varane, Laurent Koscielny, Eliaquim Mangala et Jérémy Mathieu, offrant en outre un statut de réserviste à Samuel Umtiti et Djibril Sidibé.

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Vexé, le stoppeur du FC Séville avait amèrement réagi au micro de RMC: «J'ai vraiment été déçu pour une chose. Le discours de dire que (Deschamps) ne prend pas les meilleurs joueurs sur le terrain, mais les meilleurs joueurs pour faire un groupe… J'ai l’impression qu'il insinue donc que je ne suis pas un bon garçon et que je suis un voyou. Si on parle football, je ne vois pas pourquoi je ne suis pas à l'Euro».

Et de suggérer ainsi que le sélectionneur n'a pas observé ses performances sévillanes. "A un moment donné, il faut prendre en compte les statistiques, le nombre de matches et les adversaires contre qui tu as joué. J'ai affronté Barcelone, le Real, la Juventus, sans parler de Valence ou l'Atlético Madrid. Je ressens un peu d'injustice car les critères pour intégrer l’équipe de France sont pareils pour tout le monde".

Didier Deschamps pas rancunier

Malgré cette sortie, Deschamps n'a pas tergiversé au moment de rappeler Rami pour pallier le forfait de Varane. L'orgueil du sélectionneur ne pèsera jamais plus lourd que l'intérêt suprême de l'équipe de France... Dimitri Payet peut en témoigner.

Adil Rami, avec le ballon à l'entraînement avant la finale de la Coupe du Roi, le 21 mai 2016 à Séville [CRISTINA QUICLER                     / AFP/Archives]
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Adil Rami, avec le ballon à l'entraînement avant la finale de la Coupe du Roi, le 21 mai 2016 à Séville

 

L'ancien Lillois, âgé de 30 ans, grille donc la politesse aux deux jeunes réservistes, Umtiti et Sidibé, pour intégrer directement le groupe des 23. Un choix essentiellement dicté par la prime à l'expérience, que Deschamps a sans doute expliqué aux deux néophytes, avant, peut-être, de prendre le temps de crever l'abcès avec Rami, alors que leur histoire commune n'a jamais été idyllique.

Après avoir été titulaire dans l'axe sous l'ère Laurent Blanc, à partir de 2010 et jusqu'à l'Euro 2012, le natif de Bastia a peu à peu disparu des radars dès lors que Deschamps a pris la tête des Bleus, la dernière de ses 26 capes remontant au 9 juin 2013 et une lourde défaite en amical au Brésil (3-0).

A l'époque, le sélectionneur s'était mis en colère devant le comportement laxiste de certains. Par ses non-convocations répétées depuis lors, Rami a probablement payé le fait d'avoir été de ceux-là. Surtout, il a été sportivement en chute libre et dépassé notamment par Varane et Sakho, auxquels il doit à présent d'être de retour.

Une place de titulaire ? 

Ces trois dernières saisons, Rami a vécu parallèlement une fin d'aventure pénible avec Valence (2011-2014), avant un passage guère concluant au sein d'un AC Milan devenu quasi-anonyme (2014-2015).

Mais c'est le retour en Espagne, au FC Séville, qui lui a permis de redevenir performant, avec en prime une victoire en finale d'Europa League contre Liverpool (3-1) qui l'a un peu plus remis sous le feu des projecteurs. Séville, où de l'aveu même de Rami, Deschamps lui avait conseillé de s'engager pour optimiser ses chances de redevenir international...

Le défenseur de Séville Adil Rami, à droite, le 22 mai 2016 face au milieu de Barcelone Andres Iniesta lors de la finale de la Coupe du Roi [CESAR MANSO / AFP]
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Le défenseur de Séville Adil Rami, à droite, le 22 mai 2016 face au milieu de Barcelone Andres Iniesta lors de la finale de la Coupe du Roi

 

En à peine une semaine, Rami est passé du rang des écartés, à 32e homme puis membre des 23. Son expérience, sa dynamique positive dans le sillage d'une bonne fin de saison en club, mais aussi son pied droit dans une défense essentiellement composée de gauchers, pourraient, qui sait, en faire un titulaire dans l'axe avec Koscielny.

Qui l'eut cru ? Lui seul, sûrement. Le 8 mai ne déclarait-il pas, déjà à RMC: «Il y a pas mal de pépins physiques chez les autres défenseurs français et aussi l’histoire avec Mamadou Sakho... Par rapport à la saison que je suis en train de faire, je sais que je peux apporter des atouts aux Bleus».

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