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Goodbye, l’ami Zlatan, par Pierre Ménès

Pierre Ménès, chroniqueur de Direct Matin. Pierre Ménès, chroniqueur de Direct Matin.[MERIADECK POUR DIRECT MATIN]

Zlatan Ibrahimovic a donc fait ses adieux au Parc des Princes. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que ça a fait pas mal causer. En même temps, s’il y a un domaine où l’influence de l’attaquant suédois restera incontestable, c’est sur le plan médiatique.

Qu’on le vénère ou qu’on le déteste, durant ces quatre années passées à Paris, il aura fait parler. Beaucoup parler, que ce soit par son jeu, ses buts, son aura, ses vannes, ses coups de gueule ou ses coups de pied. «Ibra» est un personnage à part dans le monde du football et ce n’est pas demain la veille que la Ligue 1 retrouvera un type de ce calibre. Sur tous les plans.

Mais, avant tout, Ibrahimovic est un joueur de foot. Arrivé au PSG à l’âge de 31 ans, ce qui commence déjà à être un âge sérieux pour un attaquant de pointe comme lui, il a régné sur la France du foot en claquant pas moins de 154 buts, dont certains sont déjà rangés en bonne place dans la bibliothèque du sublime. Mais il est de bon ton aussi de lui cracher dessus. A cause de son arrogance et de son mépris affiché pour certains de ses adversaires.

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Et puis, surtout, il y a la Ligue des champions. Là où Zlatan Ibrahimovic n’a pas su élever son niveau de jeu. Parce que vous comprenez, quand le PSG est en quart de finale de la plus prestigieuse compétition européenne, il y a Zlatan et dix anonymes sur le terrain. Contre Manchester City, on l’a flingué pour son penalty manqué, son duel perdu face à Joe Hart et sa transparence au match retour. Ce n’est pas faux, c’est même plutôt vrai. Mais ils étaient où les autres ? Angel Di Maria et Edinson Cavani (140 millions de transfert à eux deux) aux abonnés absents. Mais eux ne se mettent pas en avant. L’Argentin et l’Uruguayen ne prennent ni le soleil ni la pression, donc on les excuse. Ce qui n’est pas très juste. Pour être très franc, je m’en tape un peu de tout ça. Cette jalousie anti-parsiano-qatarie qui fait que toute de façon tout est toujours mal, choquant et déplacé. J’imagine «Ibra», quatre ans à l’Olympique de Marseille, c’est un exemple. On ne penserait peut-être pas à lui donner une tribune à son nom. Mais la statue serait déjà en cours de fabrication.

Oui, je m’en tape. Parce que Zlatan Ibrahimovic m’a séduit. J’ai aimé ses buts, son charisme, son sens de la provocation et son humour. Mais l’humour, évidemment, ça ne marche que si on le comprend. Pour avoir eu l’occasion de le croiser trois ou quatre fois, j’ai rencontré un homme drôle, calme et souriant. Après, il adore son personnage de provocateur, mais il faut être vraiment benêt ou de mauvaise foi, ou les deux, pour ne pas le voir.

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Mais pour certains, et même des supposés observateurs, «Ibra» rime donc avec bon débarras. Mouais. On va bien voir. Mais laissez-moi vous dire que je suis très moyennement convaincu. A priori, par choix ou par contrainte, le prochain avant-centre du PSG sera Edinson Cavani, celui qui chouine depuis trois ans, parce qu’il joue sur un côté à l’ombre du géant. Il va enfin avoir les clés de l’attaque parisienne. A lui de démontrer qu’il a des épaules. Sur le plan technique, j’ai comme un doute. Paris va devoir repenser son système offensif de façon différente avec un joueur d’axe, beaucoup plus mobile, mais bien moins adroit. Il va falloir l’épauler avec des joueurs de côté de haut niveau, capables d’offrir de bons ballons, mais aussi de marquer des buts. A titre d’exemple, Marco Reus du Borussia Dortmund et le Gunner Alexis Sanchez me semblent deux super-pistes.

En attendant la saison prochaine, Zlatan Ibrahimovic a encore un match à jouer sous le maillot du PSG. Une finale de Coupe de France, samedi. Et contre l’Olympique de Marseille en plus. Après, il ira jouer et faire profiter de son talent ailleurs. Qu’il soit un king, une légende ou bien encore «Ibracadabra», il ne manquera pas à tout le monde. Mais à moi, oui.

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