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Joueurs et arbitres, le clash, par Pierre Ménès

Pierre Ménès, chroniqueur de Direct Matin.[MERIADECK POUR DIRECT MATIN]

Pierre Ménès est une figure du paysage footballistique français. Ancien reporter à L’Equipe, cette intarissable grande gueule officie aujourd’hui en qualité d’expert pour le Canal football club. Chaque vendredi, il tient sa chronique dans les colonnes de Direct Matin.

Je sais, je rabâche (avec un accent circonflexe, c’est à la mode en ce moment), je marmonne. Semaine après semaine, sur le plateau du Canal football club, je mets le doigt sur l’incompétence problématique de l’arbitrage français, au risque de me faire tancer par la bien-pensance bobo des observateurs et chroniqueurs du football hexagonal. Le problème, c’est que lors de chaque journée, on s’enfonce joyeusement un peu plus dans la médiocrité. Les mauvais arbitres sont là tous les week-ends. Les jeunes sont barrés.

Maintenant, je ne suis pas un rêveur et je sais très bien que je ne ferai jamais avancer ce dossier. C’est pour cette raison que j’ai noté avec intérêt, et ne le cachons pas avec également un certain sourire, la vive réaction de l’UNFP, le syndicat des joueurs, à l’encontre de celui des arbitres professionnels à la suite de l’expulsion de Nabil Dirar, samedi, lors du derby entre Monaco et Nice au stade Louis-II (1-0).

L’UNFP accuse le SAFE, l’organisme qui gère les arbitres, de vouloir «exercer une pression directe sur la Commission de discipline de la LFP». Le SAFE a dénoncé, lundi, dans un communiqué un «coup de tête à un arbitre» à «la portée symbolique très forte» et s’est ému qu’il soit «quasiment passé inaperçu». «On ne peut pourtant rester sans voix devant un acte aussi répréhensible et qui n’a pas lieu d’être sur un terrain de football – ni ailleurs ni contre quiconque. Agresser un arbitre de la sorte et bénéficier ensuite d’une telle omerta confine, si ce n’est à valider de tels agissements, à les banaliser. C’est proprement intolérable.»

Le Graët et Thiriez doivent réagir

Soyons bien clairs, Nabil Dirar, le joueur de Monaco, méritait le rouge pour son attitude irrespectueuse et vindicative. Mais parler de coup de tête à un arbitre c’est une farce, de la désinformation, voire un mensonge. Du coup, l’UNFP a vivement réagi mercredi : «Sur l’action en question, Nabil Dinar n’a pas fait de faute, il ne méritait donc pas un avertissement, estime le syndicat des joueurs. Sa réaction, une fois le carton jaune brandi, est inacceptable et condamnable car il doit accepter dans tous les cas les décisions de l’arbitre. Cela a toujours été, reste et restera la position de l’UNFP.

Mais, à revoir les images, il est évident qu’il n’y a pas la moindre volonté d’attenter à l’intégrité physique de Tony Chapron.» Vu de cette façon, ça fait un peu guéguerre de cour d’école. Mais c’est la première fois que deux organismes importants de l’organisation du football français s’affrontent. Il serait donc grand temps que Noël Le Graët et Frédéric Thiriez se mettent autour d’une table (sans s’engueuler si possible) pour faire avancer les choses. Pas pour donner raison aux gentils joueurs contre les méchants arbitres (ou l’inverse), mais pour l’intérêt général de nos différentes compétitions. 

 

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