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Ligue 1 : le casse-tête budgétaire des clubs les moins fortunés

Avec 22 millions d'euros, le SC Bastia, qui a terminé à la 12e place de L1, disposait du plus petit budget de l'élite la saison dernière.[Pascal Pochard Casabianca / AFP]

Même les clubs de foot peuvent avoir des fins de mois difficiles: loin des budgets à neuf chiffres des grosses écuries, les plus petites formations de L1 sont à un million d'euros près pour boucler le leur, et dépendent parfois de la vente de leurs meilleurs joueurs.

 

Le SC Bastia en est l'exemple parfait. Avec 22 millions d'euros, le club corse, qui a terminé à la 12e place de L1, disposait du plus petit budget de l'élite la saison dernière. Très loin des 480 millions du PSG ou de la centaine de millions de Monaco (environ 140), de l'OL (120) et de l'OM (105).

Depuis fin juin, le Sporting est sous la menace d'une rétrogradation en Ligue 2 par la DNCG. En cause, un trou de 1,3 million d'euros censé être comblé par la vente de Ryad Boudebouz à Montpellier pour 1,7 million. Au moment de son audition, Bastia ne disposait pas du cash mais seulement d'un accord écrit. 

La cession du milieu algérien ayant été scellée mardi, le club a fait appel de cette décision et attend désormais la date de sa convocation.

 

A Toulouse, on vend 

Olivier Sadran, qui a repris en 2001 un Toulouse FC en dépôt de bilan, est lui aussi confronté chaque année aux mêmes questions. Hors transferts, le TFC, qui dispose d'un budget d'une trentaine de millions, démarre ses saisons avec un déficit de l'ordre de 8 à 10 millions.

Si le patron de l'entreprise de catering Newrest assume une partie des risques, le club a été contraint ces dernières années, pour passer la barrière DNCG sans encombre, de vendre ses meilleurs éléments: Serge Aurier au PSG, Aymen Abdennour à Monaco, Etienne Capoue à Tottenham, Moussa Cissoko à Newcastle... Wissam Ben Yedder, qui intéresserait le FC Séville, pourrait lui aussi faire ses valises cet été en échange d'un gros chèque.

La faute à une billetterie (100.000 invitations sur un total de 300.000 spectateurs la saison dernière) et un marketing trop faibles. "Tant qu'on n'aura pas amélioré ces deux postes d'au moins quatre à cinq millions, on aura toujours l'obligation tous les ans, tous les deux ans, de se séparer d'un certain nombre de nos meilleurs joueurs. La pérennité ne viendra qu'en renforçant notre chiffre d'affaires", insiste-t-il.

 

A Reims, on compte

Au Stade de Reims, où l'on se souvient d'avoir été le premier club historique du foot français à disparaître momentanément du paysage professionnel (1992-2002), on compte aussi chaque euro pour présenter à la DNCG des bilans au minimum équilibrés. 

Depuis le retour en Ligue 1 en 2012, le budget progresse doucement (26 à 30 millions d'euros en trois saisons), le principal investissement du club, qui reste très sage en matière de recrutement, ayant été le nouveau centre d'entraînement.

Les maintiens successifs ont permis d'attirer de nouveaux partenaires privés mais les prévisions de ressources en billetterie doivent être estimées chaque saison avec justesse, tout comme le rapport entre les dépenses marketing et les rentrées liées aux produits dérivés. 

Si ce n'est pas la stratégie du club, il arrive parfois qu'une "bonne pioche" rapporte, comme le milieu polonais Grzegorz Krychowiak, acheté pour presque rien en 2012 à Bordeaux et revendu près de 5 millions d'euros en 2014 au FC Séville.

 

La masse salariale en compte

Une somme qui compte pour un club de cette taille. Comme le 1,5 million d'euros que vient d'engranger Guingamp sur la vente par l'OM à Porto de son ancien joueur Giannelli Imbula. Le club breton a d'ailleurs négocié un intéressement du même type sur une éventuelle cession future de Claudio Beauvue par l'OL, où l'attaquant guingampais vient de s'engager pour quatre ans.

La maîtrise de la masse salariale entre aussi en ligne de compte. A Nice, dont le budget a été fixé à 40 millions, l'accent a été mis sur la formation et la post-formation (2e équipe la plus jeune des championnats européens derrière la Real Sociedad en 2014-2015). De quoi faciliter la maîtrise de l'inflation salariale. Et limiter les risques de déficit de la balance transferts.

Le Gazélec Ajaccio, pour la première fois promu dans l'élite, est lui passé devant la DNCG le 17 juin et le gendarme du foot français lui a donné son feu vert pour un budget prévisionnel de 13,8 M d'euros, soit le plus petit de l'histoire de la Ligue 1. 

Pas simple, mais le club corse sait qu'il peut compter sur la solidarité de ses supporteurs, qui l'ont aidé à la pose d'une nouvelle pelouse...

 

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