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La CAN mérite bien mieux, par Pierre Ménès

Pierre Ménès, chroniqueur de Direct Matin.[MERIADECK POUR DIRECT MATIN ]

Le quart de finale entre la Guinée équatoriale et la Tunisie (2-1 a.p.) a marqué cette édition de la Coupe d’Afrique des nations du sceau de la suspicion et du scandale. Bien sûr, le penalty accordé en toute fin de rencontre au pays hôte était une vaste farce. Mais des fautes bidons sifflées, on en voit toutes les semaines et dans le monde entier.

 

Mais au-delà de cette action, c’est l’arbitrage dans son ensemble de M. Rajindraparsad Seechurn qui a été incohérent, particulièrement à charge contre la Tunisie, et qui a provoqué ce gigantesque scandale.

S’estimant, à juste titre, lésés par les décisions arbitrales, les Tunisiens ont laissé éclater leur colère en fin de match, accumulant les gestes d’humeur, pour rester poli. Même la Fédération tunisienne de football a chargé à mort le directeur du jeu après la rencontre. Et plus encore l’organisation de la compétition. Les sanctions ne se sont pas fait attendre.

L’équipe de Georges Leekens devra régler la somme de 50 000 dollars (45 000 euros environ) à la CAF pour «le comportement des joueurs et remplaçants de l’équipe – insultant l’arbitre de la rencontre et essayant de l’agresser physiquement –, pour le comportement regrettable du président de la Fédération tunisienne de football, M. Wadi Jarii – entrant sur l’aire de jeu et critiquant vivement l’arbitre ainsi que la CAF –, et les actes de vandalisme de certains joueurs cassant une porte dans la zone des vestiaires ainsi qu’un réfrigérateur».

L’arbitre de la rencontre, M. Rajindraparsad Seechurn, a lui aussi écopé d’une punition. «La Commission des arbitres a noté avec regret la très faible performance de cet arbitre durant la rencontre, dont notamment une incapacité inadmissible à maintenir le calme et sévir correctement afin de garantir le contrôle des acteurs du match en question», a indiqué la commission, qui a donc décidé «de mettre fin à sa mission pour la CAN Orange 2015, de le suspendre pour une durée de six mois pour mauvaise performance et de le retirer de la liste d’élite A des arbitres de la CAF».

 

Des dirigeants qui ne sont visiblement pas à la hauteur de l’enjeu

Six mois de suspension pour un arbitre. Autant dire un aveu. Ce n’est malheureusement pas la première fois que la Coupe d’Afrique des nations est montrée du doigt. Organisée tous les deux ans (que fait la Fifa ?), dirigée de façon plus que douteuse par le tant décrié Issa Hayatou, dont la principale qualité est d’être très proche de Sepp Blatter, ce tournoi que la Guinée équatoriale a organisé au pied levé, suite au forfait nébuleux du Maroc, a accumulé les soucis : pas d’eau dans les douches de certains stades ou encore des embouteillages monstres lorsqu’une équipe jouait contre la Guinée équatoriale (les sélectionneurs adverses en rigolaient entre eux).

Entendons-nous bien : il n’est pas question d’être condescendant avec l’Afrique, dont le football apporte beaucoup aux clubs européens depuis tant d’années. Mais la CAN devrait être une compétition majeure, où les nations sont traitées avec respect et équité. Il y va de la crédibilité d’un moment fondamental du football mondial.

Résumer la Coupe d’Afrique des nations à ses moments de doutes insupportables et à un sympathique folklore est insultant pour ce continent. Mais la solution appartient à ceux qui dirigent le football africain. Et ils ne sont clairement pas à la hauteur de la situation.

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