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Mondial : match et marche funèbres pour le Brésil devant les Pays-Bas

Le 3e but néerlandais inscrit par Georginio Wijnaldum face au Brésil, le 12 juillet 2014 à Brasilia [Damien Meyer / AFP] Le 3e but néerlandais inscrit par Georginio Wijnaldum face au Brésil, le 12 juillet 2014 à Brasilia [Damien Meyer / AFP]

Marche funèbre: le match de la 3e place a ressemblé à des funérailles pour un Brésil, à côté de ses pompes face à des Pays-Bas qui ont complètement enterré (3-0) le pays hôte lors de la finale de la 3e place, samedi à Brasilia.

 

Après avoir pris quatre buts en 6 minutes contre l'Allemagne (7-1), le Brésil en a encaissé un dès la 3e minute puis un autre 14 minutes plus tard face aux Pays-Bas, qui avaient aligné ses stars Robben et Van Persie mais pas Sneijder, touché à l'échauffement.

Soutenue par des spectateurs bienveillants au début, la seleçao remaniée avec 6 changements (dont Fred, Marcelo et Hulk sortis), voulait se racheter, elle n'a pas réussi à faire illusion plus de 120 secondes...

La charnière la plus chère du monde a payé cash ses erreurs. Thiago Silva, 40 millions d'euros, mis dans le vent par une déviation de Van Persie, a provoqué un penalty sur Robben dès la 2e minute. On pourra arguer que la faute était en-dehors de la surface mais le capitaine était le dernier défenseur et n'a pas écopé d'un carton rouge.

Puis à la 17e, sur un centre de De Guzman, David Luiz, 50 millions d'euros, a remis le ballon dans l'axe à Daley Blind, en voulant dégager. Punition immédiate (2-0) pour ce dégagement qu'on apprend à éviter dès les cadets...

C'en était trop pour les spectateurs qui avaient commencé le match en chantant "Pentacampeao" et scandé "Je suis brésilien avec beaucoup de fierté et d'amour".

Les joueurs brésiliens à l'issue de leur nouvelle déroute, lors de la finale pour la 3e place face aux Pays-Bas, le 12 juillet 2014 à Brasilia [Vanderlei Almeida / AFP]
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Les joueurs brésiliens à l'issue de leur nouvelle déroute, lors de la finale pour la 3e place face aux Pays-Bas, le 12 juillet 2014 à Brasilia

Hués à leur rentrée sur le terrain après la pause puis à la fin du match, les Brésiliens n'ont pas réussi à renverser la tendance.

Ils ont eu la possession de balle mais à l'exception d'un coup franc (37e) et d'une frappe croisée de Ramires (60e), ils n'ont, malgré une pression constante, jamais vraiment inquiété des Pays-Bas, bien remis physiquement de leurs deux prolongations face à l'Argentine et au Costa Rica.

Les Brésiliens volontaires? sans doute mais impuissants, brouillons et sans aucune imagination.

Si Scolari, qui a largement souillé son image de champion de monde 2002 avec cette campagne désastreuse, a plaidé la veille la thèse de l'accident, le match contre les Pays-Bas montre que ce Brésil-là était loin du niveau d'un champion du monde, même privé de Neymar, acclamé par les spectateurs.

Quart de finaliste en 2006 et 2010, il termine 4e de sa "Copa". La preuve que le maillot jaune n'est plus ce qu'il était. Avec deux défaites de rang à domicile, la plus large défaite de son histoire, la plus large défaite d'une équipe en demi-finales d'un Mondial et un Mondial perdu à domicile, le Brésil cru 2014 sera probablement considéré comme un des pires de l'histoire même s'il a atteint le dernier carré.

 

- Réformes urgentes -

 

Cette nouvelle déroute devrait sonner le glas du bail de Scolari à la tête de la seleçao mais surtout elle sera peut être le coup d'envoi d'une révolution du football au pays du Jogo bonito oublié depuis des lustres.

De la présidente Dilma Rousseff à l'ancien champion du monde Romario, en passsant même par certains joueurs au sein de l'équipe, de nombreuses personnaltés demandent des réformes du football brésilien gangréné par la corruption, fonctionnant de manière chaotique avec des calendriers étranges, et pollué par les agents et promoteurs.

Après cet enterrement de première classe lors de sa Coupe du monde, le Brésil doit changer et rebâtir. Il reste le pays du football mais n'est plus maître du jeu.

Pour les Pays-Bas, cette 3e place après la place de finaliste 2010, symbolise la qualité d'une génération dorée et respectée qui une fois de plus n'est pas allée au bout à l'image de l'Orange mécanique (Cruyff, Neeskens, Rep...) des année 1974-78 ou de la génération Van Basten, Gullit Rijkaard de la fin des années 1989 et debut 1990. Elle dit adieu au Mondial sur un beau but, signé Wijnaldum (90+1), bien servi par Jamaat et l'inévitable Robben!

 

 

 

 

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