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Des scientifiques ont trouvé la source d’un mystérieux signal venu de l’espace

Les «sursauts radio rapides» ou FRB (Fast radio bursts) intriguent depuis dix ans les scientifiques. [CC / Unsplash / Pixabay]

Des astronomes sont parvenus à localiser pour la première fois avec précision la source d'un «sursaut radio rapide», phénomène cosmique mystérieux.

Les «sursauts radio rapides» ou FRB (Fast radio bursts) sont des flashs d'ondes radioélectriques très énergétiques mais aussi très brefs car ils ne durent que quelques millisecondes. Mis en évidence pour la première fois en 2007, ils intriguent depuis dix ans les scientifiques qui cherchent à comprendre ce phénomène qui semble trouver son origine ailleurs que dans la Voie lactée, notre galaxie.

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Pour le moment, seuls 18 FRB ont été repérés. L'an dernier, des chercheurs ont découvert que l'un d'entre eux, mis en évidence en novembre 2012 par le radiotélescope Arecibo à Porto Rico, se répétait mais de façon irrégulière. Une équipe internationale conduite par Shami Chatterjee, de Cornell University (Etats-Unis) a traqué ce FRB 121102 en utilisant le Karl Jansky Very Large Array (VLA), un réseau de radiotélescopes situé au Nouveau-Mexique.

83 heures d'observations pendant six mois 

«Jusqu'à présent, ce FRB avait été seulement détecté par des radiotélescopes à une seule antenne, avec une résolution plus basse. Là nous avons réussi à préciser d'où il provient grâce à des télescopes à plus haute résolution», explique Shami Chatterjee. En 83 heures d'observations pendant six mois en 2016, le VLA a détecté neuf sursauts de ce FRB. «Pendant un bon moment, nous n'avons rien obtenu puis il y a eu une une série de sursauts qui nous a donné tout ce dont nous avions besoin», déclare Casey Law de l'Université de Californie à Berkeley dans un communiqué.

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Le télescope optique Gemini North à Hawaï a ensuite permis d'établir qu'à cette localisation précise se trouve une galaxie naine située à plus de 3 milliards d'années-lumière de la Terre. «Une humble et modeste galaxie», selon Shriharsh Tendulkar, de l'Université McGill de Montréal. Cela montre que les sursauts radios rapides ne viennent pas de notre galaxie, en tout cas en ce qui concerne ce FRB, ajoute-t-il.

Magnétar ?

Reste à trouver la nature de la source de ce sursaut radio. Les chercheurs, qui ont publié leurs travaux dans la revue Nature, avancent plusieurs idées. Avant la découverte de ce FRB récurrent, la thèse la plus répandue était que les sursauts radio rapides, jusqu'alors ponctuels, pouvaient avoir été provoqués par un événement cataclysmique se soldant par la destruction de la source : explosion d'une étoile donnant une supernova, fusion d'étoiles à neutrons... Mais là, le FRB se répète, ce qui signifie que la source reste active.

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«Il peut s'agir d'un phénomène associé à un noyau galactique actif. Ou de façon plus plausible d'impulsions géantes émises par un magnétar», une étoile à neutrons produisant un champ magnétique extrêmement intense, considère Shami Chatterjee. «Même si la réponse n'est pas claire» sur l'origine de ces sursauts radio, «les résultats des chercheurs changent vraiment la donne et la traque pour les FRB est en marche», relève Heino Falcke, de l'Université Radboud de Nimègue (Pays-Bas) dans un commentaire publié par Nature.

Eviter d'adopter de nouveaux dogmes

«Comme de bons détectives, nous devons éviter d'adopter de nouveaux dogmes trop rapidement, même si nous pensons avoir pris le suspect la main dans le sac. Les FRB sont des fugitifs agiles et ils ne se ressemblent pas forcément tous», ajoute-t-il. «Trouver si le FRB 121102 est représentatif de tous les sursauts radio rapides est la tâche la plus urgente» désormais, estime Shami Chatterjee. «Personnellement, je pense qu'il n'y a qu'une seule sorte de source mais si jamais ce n'est pas le cas, fort bien : la nature nous a donné deux mystères amusants à résoudre au lieu d'un seul», plaisante le chercheur.

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