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La COP22 appelle à un «engagement politique maximal»

Le président de la COP22 Salaheddine Mezouar avec Patricia Espinosa (G) à Marrakech le 17 novembre 2016 [FADEL SENNA / AFP] Le président de la COP22 Salaheddine Mezouar avec Patricia Espinosa (G) à Marrakech le 17 novembre 2016 [FADEL SENNA / AFP]

La communauté internationale a réclamé "l'engagement politique maximal" contre le réchauffement, dans une "proclamation de Marrakech" à la veille de la clôture d'une 22e conférence climat de l'ONU marquée par l'élection à la Maison Blanche du "climatosceptique" Donald Trump.

"Nous, chefs d'Etat, de gouvernement, et délégations réunis à Marrakech, sur le sol africain (...) appelons à l'engagement politique maximal pour lutter contre le changement climatique, priorité urgente", dit cette "proclamation pour notre climat et notre développement durable". La planète a connu cette année le 3e mois d'octobre le plus chaud depuis le début des relevés de températures en 1880, et la période de janvier à octobre la plus chaude, est venue rappeler jeudi l'Agence américaine océanique et atmosphérique.

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"Nous appelons à accroître urgemment l'ambition et à renforcer notre coopération pour combler le fossé" entre les émissions de gaz à effet de serre (GES) actuelles, sources du réchauffement, et la voie à prendre pour respecter les objectifs de température fixés par l'accord de Paris fin 2015, ajoute le texte des Etats, longuement applaudi à la fin par les délégués réunis en session plénière.

Les Etats "saluent l'accord de Paris, son entrée en vigueur rapide" et "affirment (leur) adhésion à son application pleine et entière". La "dynamique" en faveur du combat contre le réchauffement, constaté toute cette année, "est irréversible", ajoute le texte: "elle n'est pas alimentée seulement par les gouvernements, mais par la science, les entreprises et les actions mondiales à tous les niveaux".

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Le texte appelle aussi à des financements accrus pour soutenir les mesures contre le réchauffement. "Nous, pays développés, réaffirmons notre objectif consistant à mobiliser 100 mds de dollars" par an pour les pays en développement d'ici 2020, précise la proclamation, reprenant cette promesse faite dès 2009 à la conférence climat de Copenhague.

«Irréversible»

Cet appel intervient une dizaine de jours après l'élection à la présidence des Etats-Unis de Donald Trump, qui durant sa campagne a qualifié le réchauffement de "canular". Cette proclamation de Marrakech "réaffirme l'engagement du monde à agir face au changement climatique, à un moment où notre résolution a pu être mise en doute", s'est félicitée l'Alliance des petits Etats insulaires.

"Cette proclamation me donne confiance dans notre capacité à assumer cette responsabilité solennelle", a réagi le ministre de l'Environnement des Maldives, Thoriq Ibrahim.

"Il est rare que tant de pays s'unissent pour faire une telle déclaration publique", souligne Mohamed Adow, de l'ONG Christian Aid, au statut d'observateur dans les négociations. "Cela montre le consensus général sur le climat et la détermination des dirigeants mondiaux à ne pas laisser l'élection de Donald Trump prendre en otage le travail accompli pour préserver l'avenir de notre planète".

A Marrakech, l'incertitude sur les suites de l'action climatique des Etats-Unis, deuxième émetteur mondial de gaz à effet de serre, aura marqué toute cette COP22, même si les négociations se sont poursuivies pour accélérer la mise en oeuvre de l'accord de Paris.

Une des craintes exprimées concerne les financements américains. Les Etats-Unis s'étaient notamment engagés à verser 3 mds de dollars au Fonds vert pour le climat. A ce stade seuls 500.000 dollars ont été versés.

Depuis l'élection américaine du 8 novembre, les pays ont multiplié les déclarations de soutien au processus, y compris la Russie. A ce stade, 111, dont la Grande-Bretagne jeudi, ont ratifié l'accord entré en vigueur début novembre.

Le mouvement est "irréversible", ont encore dit jeudi, dans une déclaration commune, l'Inde, l'Afrique du sud, le Brésil et la Chine, premier émetteur mondial: "il ne peut y avoir de retour en arrière sur les engagements des pays développés et aucune tentative de renégocier les termes de l'accord de Paris".

"Je crois qu'un dirigeant sage doit suivre les grandes tendances historiques", a dit à la presse Xie Zhenhua, le négociateur de la Chine, qui en 2015 contribua largement au succès de l'accord de Paris, en coopération avec l'administration américaine de Barack Obama.

Les négociateurs devaient clore leurs travaux vendredi.

Avec l'accord de Paris, les Etats se sont engagés à réduire les émissions de GES, issues pour l'essentiel des énergies fossiles, pour limiter le réchauffement "bien en-deçà de 2°C". Mais il reste à lui fixer un "mode d'emploi", pour contrôler et renforcer les engagements nationaux, à ce stade insuffisants.

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