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Sivens : les arguments des pro et antibarrage

Les zadistes occupent la "Zone à défendre" depuis octobre 2013.[©PascalPavani/AFP]

Zadistes et écologistes d'un côté; autorités locales et agriculteurs de l'autre: le projet de retenue d'eau de Sivens (Tarn) divise profondément. Chaque camp a ses arguments.

   

Les probarrage :

Le projet a été déclaré d'utilité publique en 2012 et voté l'année suivante à la quasi-unanimité par le Conseil général du Tarn, maître d'ouvrage.

Le barrage est porté par la puissante Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA), majoritaire. Pour elle, la retenue est indispensable à la pérennité des exploitations de taille modeste et à forte valeur ajoutée (maraîchage, semences de céréales, arboriculture...), menacées dans la région et qui "nécessitent une sécurisation par l'irrigation".

Les partisans soulignent que le projet initial de retenue d'eau ne couvrait que 34 ha, soit une taille très modeste.

Ils demandent qu'il soit relancé, malgré les déclarations de la ministre de l'Ecologie Ségolène Royal qui, le 16 janvier, avait estimé que le projet n'était "plus d'actualité".

Les probarrage seraient prêts à envisager une solution de remplacement à la version initiale d'1,5 million de m3 mais à condition qu'elle stocke au moins un million de m3, pour assurer à l'irrigation un minimum jugé nécessaire de 650.000 m3, le solde allant notamment au soutien du débit de la rivière Tescou. Les alternatives dont le Conseil général du Tarn débat vendredi ne couvrent que 750.000 m3.

   

Les antibarrage :

Les opposants réunissent les zadistes qui occupent depuis octobre 2013 la "Zone à défendre" instaurée sur le site du chantier ainsi que des écologistes et les agriculteurs de la Confédération paysanne.

Ils dénoncent un "coût environnemental et financier très élevé" pour un faible nombre d'agriculteurs (une vingtaine selon les antibarrage, 80 selon les probarrage). Le chantier a détruit en septembre une zone humide de 13 ha riche en biodiversité.

Le projet initial devait coûter 8,5 millions d'euros d'argents publics, dont 2 M EUR de l'Union européenne, ce qui est devenu impossible depuis le lancement par l'UE fin novembre d'une procédure d'infraction contre la France. Bruxelles a dénoncé une "détérioration de l'état écologique de la masse d'eau".

Le coût de chacune des deux alternatives s'élève à environ 6,5 M EUR.

Les opposants se sont félicités de l'enterrement du projet initial mais réfutent les alternatives actuellement à l'étude. Ils estiment que les besoins en eau d'irrigation sont lourdement surestimés et qu'ils peuvent être satisfaits en puisant dans les retenues d'eau collinaires déjà existantes dans la région.

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