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Accord Etats-Unis - Chine : un geste pour la planète

Le "smog", à Pékin, en 2009.[PETER PARKS / AFP]

A eux deux, ils représentent 42 % des émissions de CO2 mondiales. En dévoilant ensemble, hier à Pékin, des engagements pour réduire leur part d’émissions, la Chine et les Etats-Unis ont envoyé un signal fort.

 

Qualifiée «d’historique» par Barack Obama, l’annonce est d’autant plus importante que c’est la première fois que la Chine s’engage de manière concrète en ce sens. Une «bonne nouvelle» saluée par le chef de la diplomatie française Laurent Fabius, qui permettra d’aborder la conférence climat en décembre 2015, à Paris, avec un optimisme accru. Les dirigeants de la planète devront tenter de s’y entendre pour parvenir à limiter le réchauffement climatique à 2 °C d’ici à 2030.

 

Des objectifs précis

La Chine s’est fixé l’objectif de mettre fin à l’augmentation de ses émissions de gaz à effet de serre «autour de 2030», avec l’intention «d’essayer d’y arriver plus tôt», comme l’a précisé la Maison Blanche.

De leur côté, les Etats-Unis ont promis une réduction de 26 à 28 % d’ici à 2025 par rapport à 2005. Des engagements nécessaires, au vu du poids des deux géants économiques dans ce phénomène. Les Etats-Unis restent en effet très dépendants des centrales à charbon (37 % de la production d’énergie), et la part de l’automobile dans les transports y reste très élevée.

Quant à la Chine, ses émissions de CO2 ont plus que triplé depuis 1990, à cause de sa forte croissance et de sa dépendance au charbon. L’évolution de Pékin répond par ailleurs à une prise de conscience.

La capitale est asphyxiée par la pollution, ce qui a obligé les autorités à prendre des mesures exceptionnelles pour éviter que le forum de coopération économique de l’Asie-Pacifique (Apec), qui s’est achevé mardi, ne se déroule dans un brouillard qui aurait fait mauvais effet face aux médias du monde entier. 

 

Une efficacité limitée

Si l’annonce sino-américaine constitue une avancée majeure, certains estiment toutefois qu’elle doit être relativisée. «Cet accord est positif d’un point de vue diplomatique, il peut faire bouger les lignes. Mais les objectifs annoncés ne permettront pas d’atteindre l’objectif de maintenir le réchauffement climatique en dessous de 2 °C», rappelle Sebastien Blavier, chargé des questions relatives au climat chez Greenpeace.

Il faudra en effet attendre près de quinze ans pour voir les émissions chinoises décroître, et les efforts américains resteront relativement limités. «Les 28 % annoncés par Barack Obama sont ce à quoi il peut parvenir sans passer par le Congrès, désormais aux mains des Républicains, poursuit Sébastien Blavier. C’est de la Realpolitik».

Le chef de la majorité républicaine au Sénat, Mitch McConnell, s’est ainsi empressé de qualifier l’annonce du président «d’irréaliste» et «néfaste pour l’emploi».

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