Fontenoy : "l'écologie doit être source de rêves"

Alors que l’environnement et les océans sont célébrés à travers le monde cette semaine, la navigatrice Maud Fontenoy monte au créneau. Avec la Fondation qui porte son nom, elle ira demain à la rencontre des élèves engagés en faveur de la planète.

 

Quel message voulez-vous faire passer lors de cette journée ?

C’est une façon de rappeler qu’il est urgent de comprendre le changement climatique et le lien entre les hommes et leur environnement. Je veux en finir avec le discours culpabilisateur. Il faut faire de l’écologie une priorité afin qu’elle fasse partie de nos vies, devienne source d’innovations et de rêves.

 

En quoi la défense des océans est-elle un enjeu crucial ?

Lorsqu’on pense écologie, on pense aux forêts. Or, les trois quarts de l’oxygène que nous respirons viennent d’abord des océans. Ce sont également eux qui nourrissent la moitié de la population mondiale et régulent le climat. Enfin, c’est un potentiel en énergie incroyable, grâce aux courants, aux marées, etc.

De plus, les océans sont aujourd’hui les premiers à tirer le signal d’alarme concernant le réchauffement climatique. Alors que leur PH n’a pas bougé depuis des millions d’années, ils sont en train de s’acidifier à cause des émissions de CO2 des hommes.

On imagine aisément que cela menace l’écosystème, la chaîne alimentaire, et tous les bienfaits que les hommes peuvent tirer de la mer.

 

Pourquoi choisir de vous adresser spécialement aux jeunes ?

Je pense qu’ils ont plus de temps à accorder à ces sujets et qu’il faut impérativement les former tôt à toutes ces questions. L’écologie doit devenir une habitude, non une contrainte. C’est la jeunesse qui fera le monde de demain, c’est donc une façon de faire rentrer les réflexes écologiques dans les mœurs.

 

Quelles sont les actions de la Maud Fontenoy Fondation auprès des élèves ?

Depuis  5 ans, nous faisons des programmes éducatifs en partenariat avec le ministère de l’Education Nationale, mis à disposition gratuitement des écoles, collèges et lycées de France.

L’objectif, c’est d’apporter de la connaissance aux élèves et aux professeurs, bien faire comprendre que préserver l’environnement permet d’assurer le bien-être et l’oxygène mais aussi la survie économique des hommes.

Constatez-vous une évolution des mentalités depuis la création de votre Fondation ?

Chacun s’inquiète des intempéries, des dérèglements du climat, de la pénurie en eau… Je suis optimiste car les Français sont de plus en plus intéressés par ces sujets. Ils n’attendent plus que des propositions de solutions, et il en existe.

 

Qu’attendez-vous des pouvoirs publics en matière d’écologie ?

Pour que l’écologie soit transversale, il faudrait un secrétariat d’Etat dans chaque ministère plutôt qu’un ministère dédié. J’attends qu’on investisse dans la recherche et qu’on soit plus prag­matique dans notre vision de l’écologie pour en finir avec l’idéalisme qui confine à l’immobilisme.

 

Votre récent parti pris en faveur d’une certaine extraction du gaz de schiste a suscité de l’étonnement…

Je voulais rouvrir un débat enfoui. C’est un sujet complexe : il faut d’abord commencer par expliquer que le gaz de schiste, énergie fossile la moins polluante de toutes, est le même que le « gaz naturel » que nous utilisons tous les jours chez nous. La seule différence est la profondeur à laquelle on va le chercher.

Une technologie d’extraction a déjà été reconnue comme polluante et tout le monde est d’accord là-dessus, moi comme les autres. Mais il existe aujourd’hui des techniques différentes, comme celle consistant à utiliser du propane, ou une autre, encore meilleure, avec du fluoropropane, qui est en train d’être testée. Il y a donc des moyens écologiques d’aller chercher ce gaz. On ne devrait pas interdire la recherche par principe.