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Pollution : tous malades de la ville ?

Image d'illustration.[PHILIPPE HUGUEN / AFP]

La pollution atmosphérique en ville est un problème de santé publique persistant. Dans son Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) publié ce matin, l’InVS tire la sonnette d’alarme avec un bilan très noir de quinze ans d’études.

«Les preuves des effets nocifs sur la santé se sont multipliées en dix ans», conclut l’InVS. Si la qualité de l’air a progressé durant des décennies avec la baisse des polluants présents dans l’air (particules fines, dioxydes d’azote et d’ozone), ce n’est plus le cas. Les taux de polluants sont au-delà des normes européennes, exposant les populations aux maladies et l’Etat à des sanctions de la Commission européenne.

 

L’espérance de vie réduite

«Il est établi que l’exposition aux particules fines est responsable d’une augmentation de la mortalité par maladies cardiovasculaires et respiratoires», écrit le BEH. L’étude française (2000-2004) montre qu’une hausse de 10 µg/m3 des indicateurs de pollution augmente les risques de 0,9 à 1,4 % selon les pathologies (et plus encore après 65 ans).

Les experts estiment que si les niveaux de particules fines étaient ramenés au seuil de 10 µg/m3 recommandé par l’OMS, l’espérance de vie pourrait augmenter jusqu’à 22 mois à Bucarest (Roumanie), ville la plus polluée parmi les 25 testées en Europe.

Pour les neuf villes françaises scrutées, le gain potentiel irait de 3,6 mois à Toulouse (14,2 µg/m3) à 7,5 mois à Marseille (18,5 µg/m3) ; à Paris on parle de 6 mois gagnés si le taux passait de 16,4 à 10. Par ailleurs, des équipes européennes étudient la possibilité que ces particules menacent la fertilité «et le système nerveux» ou causent des maladies chroniques. L’InVS note «qu’habiter près d’un trafic routier (…) pourrait être responsable d’environ 15 % des asthmes de l’enfant». 

 

Péages urbains : un remède ?

Pour poursuivre la diminution des particules liées au trafic routier entreprise avec la baisse du niveau de soufre dans les carburants, deux solutions existent : améliorer les véhicules ou restreindre la circulation. 

Cela passe par l’incitation à utiliser les transports en commun et le vélo, la limitation de la vitesse ou la création de péages urbains déjà testés à Londres et Stockholm. «Ce n’est pas le remède miracle mais les gains ne sont jamais négligeables. La moindre baisse de la pollution réduit les risques», estime Arthur de Pas, de l’organisme Airparif.

La région parisienne, point noir de la pollution dans l’Hexagone, s’interroge dans le cadre de son plan de protection de l’atmosphère. Deux initiatives sont en débat : interdire le chauffage au bois et réduire le trafic, notamment des poids lourds, de Paris à l’A86.

 

Et sur DirectMatin.fr :

Arthur de Pas : "La France risque une forte amende"

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