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La chasse au requin est ouverte à La Réunion

Un requin[AFP/Archives]

Après la mort d'un jeune surfeur, tué par un requin, lundi dernier, la chasse au squale est relancée sur l’île de La Réunion.

Le député-maire de Saint-Leu, à la Réunion, a publié lundi un arrêté municipal autorisant "la chasse au requin bouledogue" sur le territoire maritime de la commune. Il propose en plus de racheter leurs prises aux pêcheurs, alors que leur commercialisation est interdite. "La chasse au requin bouledogue est autorisée par tous moyens, y compris par chasse sous-marine, de jour comme de nuit, sur tout le territoire maritime de la commune de Saint-Leu placée sous la responsabilité du maire", indique le document. L'arrêté précise que les requins de plus d'un mètre cinquante devront être remis "aux services de la commune sur le port de plaisance de la ville" et seront rachetés "au prix de deux euros par kilogramme de poids vifs, dans la limite de 30 requins bouledogue".

Selon le député-maire, Thierry Robert (Modem), cette mesure est justifiée par "la recrudescence des attaques mortelles et mutilantes des requins bouledogue sur les usagers du rivage de l'Ouest de la Réunion depuis janvier 2011". 

Depuis cette période, sept attaques de squales dont trois mortelles contre des surfeurs, ont été enregistrées à la Réunion. Le requin bouledogue est suspecté d'être à l'origine de la plupart d'entre-elles. La semaine dernière, la victime de 22 ans s'est fait attaquer alors qu'elle surfait sur le spot de Trois-Bassins (ouest de l'île).

Il y a "urgence à assurer une protection minimum des usagers de la mer (...) à défaut d'être contraint d'interdire totalement l'accès à la mer", explique encore le maire de Saint-Leu dans l'arrêté.

La préfecture n'a pas souhaité réagir mardi à la publication de ce texte. Cependant, elle pourrait contester cet arrêté devant le tribunal administratif. En effet, la zone définie dans ce document se situe dans une réserve naturelle marine où la pêche est strictement réglementée. La commercialisation du requin bouledogue est, elle, totalement interdite pour des questions sanitaires. 

Lors d'une intervention à l'Assemblée nationale, la semaine dernière, le député avait accusé la réserve marine d'attirer les requins et d'être devenue leur "garde-manger", reprenant à son compte les accusations des surfeurs, contestées par la préfecture et les scientifiques.

"J'assume. Si mon arrêté est illégal qu'on me donne tort. Si un nouvel accident se produit demain, ma responsabilité ne sera pas engagée", a déclaré M. Robert aux médias de l'île. Il a également écrit aux maires de la côte ouest pour leur demander de le soutenir.

Si l’initiative de ce député-maire a été saluée par l’association Prévention Requin Réunion, elle est loin en revanche d’être au goût de tous. L'association écologiste Sea Sheperd France accuse cet élu de "surfer de façon démagogique et politicienne sur la mort de la dernière victime". "Après 400 millions d'années de bons et loyaux services rendus à l'écosystème océanique, les requins sont devenus persona non grata et sont en passe d'être sacrifiés sur l'autel de nos loisirs" a estimé ce mardi l'association. La "biodiversité marine -requins inclus- sert l'intérêt vital de tous, contrairement aux associations sportives et nautiques qui ne défendent que l'intérêt superflu de quelques-uns", dénonce Sea Shepherd. 

Le député-maire de Saint-Leu devait s'entretenir cet après-midi avec le ministre des Outre-mer Victorin Lurel. Mardi dernier, le ministre avait promis devant les députés «un plan de protection et d'accompagnement des communes».

 
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