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L'élévation du niveau de la mer menace les Etats-Unis

Une plage en Floride[AFP/Archives]

Le niveau de la mer sur une bande côtière de la façade atlantique des Etats-Unis incluant des villes comme New York et Boston, augmente jusqu'à quatre fois plus rapidement que la moyenne mondiale, selon une étude publiée dimanche dans la revue Nature Climate Change.

Ce phénomène, lié au changement climatique, augmente le risque d'inondation de l'une des zones côtières les plus densément peuplées et menace la biodiversité des zones humides, selon cette étude du centre américain de surveillance géologique USGS.

Ces conclusions paraissent alors que des experts du Conseil national de la recherche américain ont estimé vendredi que l'élévation du niveau de la mer due au réchauffement climatique pourrait se révéler deux à trois fois plus importante que prévu au cours de ce siècle.

Depuis 1990, le long de la bande de mille kilomètres de long de la façade atlantique des Etats-Unis examinée dans Nature Climate Change, le niveau de la mer a augmenté de 2 à 3,7 millimètres par an. Au niveau mondial, la hausse se situe entre 0,6 et 1 mm, précise l'étude basée sur des relevés de marées.

Si le réchauffement se poursuit, le niveau de la mer sur cette partie de la côte atlantique pourrait augmenter d'ici 2100 de 30 cm de plus que la hausse de 1 m en moyenne au niveau mondial avancée par les projections des scientifiques.

La particularité de cette bande côtière viendrait du modèle climatique à la base des projections, explique à l'AFP l'océanographe Kara Doran de l'USGS.

"Lorsque l'eau fraîche provenant de la fonte de la couche glacière du Groenland pénètre dans l'océan Atlantique, cela perturbe la circulation des courants qui sont ralentis", précise-t-elle. Ce ralentissement du Gulf Stream entraîne une élévation du niveau de la mer le long de la côte, avec un phénomène particulièrement prononcé là où le courant repart vers le large, ajoute-t-elle.

"Des hausses extrêmement importantes du niveau de la mer qui arrivent peut-être une à deux fois par an l'hiver ou pendant des tempêtes tropicales, risquent de se produire plus souvent", selon Mme Doran, avec pour conséquences une érosion accrue des plages et davantage d'inondations.

En 2007, le groupe des experts de l'Onu sur le climat (Giec) avait tablé sur une hausse jusqu'à 59 cm d'ici 2100 du niveau des océans. Une menace déjà importante pour de nombreux petits Etat insulaires. Depuis, des études ont revu ce chiffre à la hausse, jusqu'à 1 mètre, en raison d'un rôle jugé plus important de la fonte des glaces de l'Arctique.

Dans une autre étude publiée dans Nature Climate Change, des chercheurs européens regardent au-delà de 2100: selon leurs calculs, une hausse des températures de 2°C provoquerait une hausse de 2,7 m en 2300 par rapport au niveau actuel. Limiter le réchauffement à +1,5°C contiendrait cette hausse du niveau des océans à 1,5 m.

L'objectif actuel de la communauté internationale est de limiter le réchauffement à moins de 2°C par rapport à l'époque pré-industrielle, sachant que la température globale a déjà augmenté de près d'1°C.

"Etant donné le temps que cela prend pour que les glaces et les masses d'eau réagissent au réchauffement, nos émissions actuelles vont être déterminantes pour les niveaux des mers dans les siècles à venir", souligne Michiel Schaeffer, auteur de l'étude et chercheur à l'Université de Wageningen aux Pays-Bas.

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